L'hexagone, rattrapé rudement par son passé horrible en Afrique, continue d'écraser le droit des peuples à la liberté et à l'autodétermination. Une fois de plus, l'Hexagone tourne le dos à la légalité internationale et arc-boute les thèses de Sa Majesté selon lesquelles le territoire sahraoui relève de la souveraineté marocaine. Le OK français aux bluffs marocains ne fait plus de surprises. Engageant complètement l'Etat français, le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, a rappelé, jeudi dernier, le «caractère constructif» du plan marocain dit «d'autonomie pour le Sahara occidental». C'est une rediffusion pure et simple de l'épisode Chirac. Ce dernier, accueillant à l'Elysée, le mois de février dernier, une délégation de Sa Majesté, en campagne pour un soutien au plan «d'autonomie», a qualifié, lui aussi, ce nouveau bluff marocain de «constructif.» Ainsi, l'Hexagone, rattrapé rudement par son passé horrible en Afrique, continue d'écraser le droit des peuples à la liberté et à l'autodétermination. Chose proclamée par la charte des droits de l'homme dont la France est parmi les premiers signataires. «Nous avons déjà souligné le caractère constructif de la démarche marocaine», proclama, sans hésitation aucune, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi. Le modèle français sur la question des droits de l'homme tremble sur ses fondamentaux. Ce n'est plus une référence, plutôt une politique dont le fiasco est bel et bien avéré. Le porte-voix de la diplomatie française a affirmé encore que les nouvelles idées du Makhzen «semblent fournir une base possible pour une reprise des négociations.» Néanmoins, la France semble ignorer une réalité: sa responsabilité dans le blocage du plan de paix au Sahara occidental. Cette culpabilité de l'Hexagone, s'avère être une énième et irréfragable plainte collée sur le dos de cet Etat. Intervenant en marge de la rencontre entre Philippe Douste-Blazy et le ministre des Affaires étrangères marocain Fassi-Fihri, Jean-Baptiste Mattéi a usé d'un langage anti-sahraoui sans réserves. «Alors que ce dossier est dans l'impasse depuis plusieurs années, le processus qui s'ouvre offre la possibilité de déboucher sur une solution politique agréée par l'ensemble des parties dans le cadre des Nations unies», a dit le diplomate français. Le plan controversé du Royaume devrait être présenté, le 10 avril prochain, au Conseil de sécurité de l'ONU, mais dont le débat ne sera pas ouvert avant le 30 du même mois. Mais ses chances de plaire aux membres du Conseil de sécurité s'avèrent être très minimes. Car, cette «autonomie» envisagée est en contradiction avec le plan de paix et les dispositions pertinentes de l'ONU sur le Sahara occidental. Le projet, en un mot, prévoit l'octroi de l'autonomie, dans le cadre de la souveraineté marocaine, au Sahara occidental. Ce même plan, rappelons-le, s'articulerait autour de trois axes, en référence à la maquette présentée antérieurement par le ministre marocain de la Communication, Nabil Benabdellah. Il s'agit de «la souveraineté du Maroc, la prise en compte des particularités sociales et culturelles de la région et des critères internationaux en matière d'autonomie.» Les Nations unies, cette organisation privée de plus en plus de sa vocation, ne devra aucunement dévier de la légalité internationale. L'autodétermination, une solution légale inscrite dans les résolutions des Nations unies, constitue l'unique issue à la question sahraouie, mais que l'Espagne et la France ne cessent d'entraver. L'un est historiquement coupable tandis que l'autre est économiquement ligoté.