La crise qui secoue le Front de libération nationale n'est pas près de connaître son épilogue. En effet près d'une centaine de cadres du parti, dont des députés, des membres du Conseil national et militants de base, se sont réunis hier pour dénoncer la politique du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Ces cadres, selon nos sources, contestent la confection des listes des candidats à la députation. En effet, au lendemain de l'annonce des listes des candidats, les surprises engendrées par la désignation des candidats du parti n'ont fait que générer le mécontentement et l'hostilité au sein des militants de base. Ces cadres du parti dénoncent, en outre, le fait que la confection des listes soit orchestrée à partir des bureaux centraux sans tenir compte de la consultation de la base où la frustration ne cesse de s'amplifier. Sur le même ordre de contestations, ces cadres n'ont pas admis les déclarations de Belkhadem où il impliquait le président de la République qui aurait tranché dans la confection des listes. Par cette sortie contestée, Belkhadem voulait se dédouaner vis-à-vis de la base dans la crise que couve son parti durant cette période de préparation pour les législatives prochaines. En outre, elle reprochait à Abdelaziz Belkhadem d'avoir dévié du slogan du 8e congrès qui privilégie «l'union, la réconciliation et la continuité». L'autre grief retenu contre l'actuel secrétaire général du FLN a trait au non- respect des règlements et statuts intérieurs du parti. De ce fait, il n'est pas exclu de dire que Abdelaziz Belkhadem, qui n'aura pas réussi à trouver le juste dosage dans la confection des listes, ne fasse les frais de cette incapacité à gérer les ambitions, légitimes de tous les militants. En plaçant en tête de liste les caciques au détriment des jeunes cadres du parti, Belkhadem a joué avec le feu tout en prenant le risque de se mettre à dos toute cette jeunesse montante, censée être le fer de lance du parti. En cas d'échec, fort probable aux législatives du 17 mai prochain, que ne lui pardonnera jamais la base et qui risque, le cas échéant, de lui coûter sa place à la tête du vieux parti.