La «violence verbale» est devenue monnaie courante entre les différents candidats. Tous les chemins mènent à «l'Elysée». On assiste à une véritable passe d'armes entre les candidats à l'Elysée dans cette campagne électorale. Coup par coup. Rien n'est laissé au hasard pour succéder à Chirac. Les candidats ont recours à tous les moyens pour séduire un grand nombre d'électeurs. La «guerre» est lancée, d'abord, par la bataille des chiffres des sondages. Chaque début de semaine, la presse locale publie de nouveaux chiffres. Tantôt en faveur de Sarkozy, tantôt au profit de Ségolène. Les sondeurs ont donné, au début, la candidate du PS comme favorite du premier tour, en devançant son rival de l'UMP de quelques points. Par la suite, les données ont changé. Sarkozy sort la tête de l'eau et domine les débats. Il est annoncé, inévitablement, comme l'un des acteurs devant animer le deuxième tour prévu pour le 6 mai prochain. Autrement dit, tous le sondés accréditent Sarkozy de favori. Après une longue période, où le jeu était verrouillé entre les deux principaux candidats, de nouveaux résultats élisent le centriste François Bayrou, comme nouvel élément de l'équation. Encore que le candidat de l'UDF a distancé, pour une petite période, sa concurrente du PS. A la surprise générale, Jean-Marie Le Pen a commencé depuis une semaine à percer, tandis que Bayrou est relégué à la quatrième place. A qui profite ce ballottage? s'interroge la classe politique en France. Tout le monde est unanime à dire que les résultats de tous les sondages ne sont pas fiables, car ils ne sont soumis à aucune base reconnue. La seule règle du sondage et qu'ils n'ont aucune règle. Le spectre de 2002 demeure vivace dans l'esprit des Français. A cette époque-là, tous les sondages avaient donné Chirac et Jospin comme favoris pour le deuxième tour. Finalement, le candidat de l'extrême droite Jean-Marie Le Pen, élimine Jospin et part en face à face avec Chirac. C'était un séisme politique en France. Tous les Français ont soufflé le chaud et le froid avant que Chirac ne l'emporte. Toutefois, ces chiffres ont un apport psycho-politique et pas plus. Un bon nombre d'observateurs qualifient les sondages de nouvelle forme de propagande. L'autre point très répandu dans cette campagne, est l'utilisation de l'Internet comme moyen d'influence sur l'opinion publique. Cette technologie s'impose, en France, comme un nouveau genre de communication politique. Des dizaines de sites et de blogs, diffusant des vidéos et d'autres sujets consacrés à la présidentielle, sont créés tout au long de cette campagne. Chaque candidat possède ses propres blogs et son propre carnet électronique de campagne. Au fil des jours, le Web transmet tout et n'importe quoi, à la seconde. On se rappelle de l'effet du Net lors de l'élection présidentielle de 2004 aux USA. C'est dans le même esprit que s'inscrit cette campagne. L'échange d'accusations et les tirs croisés entre les candidats sont devenus monnaie courante. Il ne se passe pas un meeting sans que Segolène et Sarkozy, à un degré moindre François Bayrou, ne se lancent des flèche les uns, les autres. Ces derniers jours, on a assisté à une confrontation violente, voire agressive de part et d'autre. Après les événements de la gare du Nord et après les déclarations de Sarkozy, à travers lesquelles il a qualifié les émeutiers de «voyous», Ségolène s'est solidarisés avec les jeunes, en justifiant cela par «la faillite sécuritaire» de la politique de Sarkozy. Ce dernier n'avait pas tardé à riposter. Au lendemain de cette déclaration, Sarkozy a répondu qu'il ne s'agit pas d'une faillite sécuritaire mais d'une «faillite morale» de Sègolène qui «soutient les voyous et les fraudeurs». Une réponse ayant fait sortir Segolène et son entourage de leur réserve en considérant les propos de leur rival d'«insulte et de violence verbale». Et «Sarkozy souffre du problème du vocabulaire, il ne sait pas choisir ses mots...» avait, annoncé François Hollande, secrétaire général du PS. Avant «d'inviter» Sarkozy à maîtriser ses nerfs et à garder son sang-froid. Cette violence verbale a profité au candidat de l'UMP. Les Français se sont solidarisés avec leur ex-premier ministre de l'Intérieur. Ce qui lui a permis de glaner trois points dans les sondages. Certes, entre-temps, Segolène Royal a tenté de rectifier le tir en condamnant la violence. Une violence qui se justifie dans une «démocratie», où la fin justifie les moyens.