La contestation du Front de libération nationale (FLN) revendique la tenue d'un conseil national (CN). C'est dans cette perspective qu'elle vient de lancer une campagne de signatures auprès des membres de cette instance décisionnelle entre les deux congrès. Entamée mercredi dernier à l'issue d'une rencontre de la cellule de la contestation du FLN de l'Ouest (Sidi Bel-Abbès, Oran, Relizane, Saïda, Mascara,Tiaret, Mostaganem, Tlemcen) de concert avec les cellules de l'Est (Skikda, Sétif, Batna, Khenchela, Constantine, Oum El-Bouaghi,), du Centre (Alger, Blida, Chlef, Tipasa, Médéa, Bouira, Aïn Defla, Boumerdès, Tizi Ouzou) et du Sud (Ouargla, Béchar, Adrar…), cette campagne de signatures veut cibler le maximum des 525 membres du conseil national. “Notre campagne, lancée à travers les quarante-huit wilayas, veut recueillir les signatures suffisantes, c'est-à-dire plus de la moitié des membres du conseil national pour pouvoir tenir le CN dans des conditions normales”, indique un animateur de cette contestation. L'option d'un conseil national comme moyen de résorber l'actuelle crise qui secoue le FLN s'explique par le fait que le CN représente un cadre militant organisé et décisionnel. Autrement dit, le conseil national constitue le seul cadre où il peut y avoir un véritable “déballage” entre militants, mais également le seul cadre où peuvent se prendre des décisions concernant l'avenir du parti. Concrètement parlant, il sera question à l'occasion de la tenue de ce conseil national d'“interpeller les responsables de la formation majoritaire dont essentiellement l'actuelle direction autour de sa mauvaise gestion au FLN, de la marginalisation des véritables militants, de la politique de division pratiquée depuis la tenue du VIIIe congrès bis où les militants ayant soutenu l'ancienne direction ont été marginalisés”, note un membre de cette contestation avant de préciser qu'il “sera également question de la manière dont ont été confectionnées les listes électorales”. Evoquant tant les élections locales que législatives, notre interlocuteur expliquera que “la direction du FLN devra également s'expliquer durant le conseil national des raisons qui ont fait qu'elle a éliminé des listes électorales, les véritables militants qui réunissent les critères de l'ancienneté, de la popularité et de la crédibilité en leur préférant soit des gens qui ne réunissent nullement ces critères ou alors des éléments d'autres partis politiques”. À propos des listes électorales pour le prochain scrutin local, une source proche de la contestation de Sidi Bel-Abbès précisera que “des gens qui ont des démêlés avec la justice se retrouvent sur les listes électorales du FLN”. Et de noter : “Nous allons faire un recensement des gens qui ne sont pas militants FLN et de ceux qui ne réunissent pas les critères et qui se retrouvent sur les listes de notre parti pour les présenter comme arguments tangibles lors du conseil national.” La tenue de cette échéance en session “extraordinaire”, est-il expliqué, devra intervenir après les élections locales du 29 novembre prochain. Pressé auparavant de tenir le conseil national avant les élections locales, les contestataires du FLN ont révisé leur position en raison des conséquences que peut avoir une telle décision sur le déroulement des élections. “Nous ne voulons pas gêner le parti lors de la tenue de cette élection, nous préférons régler les choses après la tenue des locales”, note notre interlocuteur. Ce qui ne veut nullement dire que la contestation restera en veilleuse jusqu'aux locales. En effet, hormis la campagne de signatures, des sit-in militants sont régulièrement organisés au niveau des mouhafadhate à l'image de celui de jeudi dernier à Sidi Bel-Abbès. NADIA MELLAL