«La situation sécuritaire n'est pas aussi stable qu'on nous le dit». C'est avec ses propos que s'est exprimé hier le président du parti Ahd 54, Fawzi Rebaïne, lors de son passage à l'émission «En toute franchise» diffusée sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, en référence aux derniers attentats terroristes ayant ciblé la capitale. Pour Fawzi Rebaïne, la révision de la question sécuritaire est plus que nécessaire et le sujet ne doit pas être discuté en fonction des événements. Réitérant son soutien à la réconciliation nationale, il proposera dans le même ordre d'idées que cette question soit plus étendue. «Il faut que tous ceux qui gouvernent sachent que les lois externes sont plus fortes que les lois internes», précisera l'invité de la Chaîne III. Condamnant ces attentats, le président de Ahd 54 a «présenté ses condoléances à toutes les familles victimes de cet acte barbare et lâche». Pour M.Rebaïne, l'Algérie restera debout grâce à la vigilance des citoyens.L'invité a saisi, également, l'occasion de son passage à la radio pour s'exprimer sur différentes questions qui n'ont pas encore été évoquées par son parti, entre autres la révision de la Constitution et l'instauration du code communal. Fawzi Rebaïne estime que les deux points importants qui constituent la révision de la Constitution sont le mandat du président de la République et la désignation du vice-président. «Il faut éviter que l'on devienne un royaume pour rester objectif», a-t-il déclaré à ce propos, affichant, ainsi, son opposition à l'idée du prolongement du mandat présidentiel. Pour lui, si l'alternative au pouvoir existe, elle doit exister pour d'autres candidats. Il s'est interrogé, également, sur le retard accusé dans l'application du code communal. Le président de Ahd 54 appelle, par ailleurs, à la levée de l'état d'urgence. «Nous aurions souhaité la levée de l'état d'urgence avant d'aller aux élections», poursuivra-t-il. Concernant les législatives, le parti trace un objectif clair: ne pas s'arrêter au voeu de participer seulement au gouvernement mais viser plus loin. «Ahd 54 constitue une alternative pour aller au pouvoir», dira M.Rebaïne. Il a livré, au passage, une critique contre la classe politique, relevant que «l'opposition est encore à faire». M.Rebaïne a, aussi, exprimé ses inquiétudes face au spectre de la fraude devenue monnaie courante lors de chaque consultation électorale. «On est dans un pays du tiers-monde et on est encore loin des élections propres et transparentes» avait-il déclaré récemment. Cependant, ajoute-t-il, le militantisme politique dicte de participer aux élections plutôt que de déserter la scène politique. Pour M.Rebaïne, les candidats de Ahd 54 pour les législatives prochaines doivent, en premier lieu, être appréciés par la population, en plus du niveau intellectuel et des conditions exigées par la loi électorale. S'agissant de la situation économique, l'invité propose l'assainissement du système économique et social pour avoir un Etat de droit. Le parti prône en fait une décentralisation économique.