«Votre sécurité, on la prend en charge. Mais on doit d'abord vaincre le terrorisme avant de traquer ces petits larcins. Votre sécurité, vous l'aurez...» a clamé M.Nourdine-Yazid Zerhouni à l'adresse d'une vingtaine de médecins mécontents qui se sont regroupés derrière le grillage du CHU Ibn Badis de Constantine, à l'occasion du passage du cortège présidentiel. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, en compagnie du ministre de l'Enseignement supérieur et de celui de l'Habitat, s'est arrêté pour voir le pourquoi d'un «petit chahut» au moment où le président Bouteflika inspectait les lieux devant abriter le projet du téléphérique. Raison de la colère des médecins: un de leurs confrères s'est fait poignarder à l'intérieur même de l'enceinte hospitalière et il se trouve toujours au service de réanimation. «C'est inacceptable. Je suis parfaitement d'accord. Je ne fuis pas mes responsabilités. Je suis en mesure d'agir en conséquence. Et je vous promets que des mesures vont être prises», leur a répondu M.Zerhouni en interpellant sur-le-champ, le chef de Sûreté de wilaya. Apostrophé par un groupe de journalistes, ayant mis à profit cette halte inespérée, pour revenir sur les derniers attentats d'Alger de mercredi dernier, M.Zerhouni n'a pas voulu trop s'attarder sur l'identité des deux kamikazes, se contentant de dire: «Je ne peux rien dire pour le moment, l'enquête suit son cours». Quant aux deux autres auteurs de l'attentat de Bab Ezzouar, le ministre a nuancé quant à leur identité et d'affirmer que certains indices laissent croire qu'il s'agit de criminels pris à leur propre piège. Cependant, devant la recrudescence des actes terroristes, le ministre de l'Intérieur a souligné que toutes les mesures de sécurité ont été prises. Il a surtout axé son discours sur la mobilisation et la vigilance des citoyens. A propos de la note de «mise en garde» américaine qui a fait couler beaucoup d'encre, et à la suite de laquelle le chargé d'affaires des USA à Alger a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères, Zerhouni s'est refusé à tout commentaire. «Les Algériens sont conscients que la situation en Algérie fait l'objet d'intox et de manipulation», a-t-il conclu.