«Changement tranquille», «Souveraineté nationale», «Main dans la main pour l'édification d'une Algérie glorieuse», ce sont là quelques slogans choisis par les partis concernés par le rendez-vous du 17 mai. Tels sont aussi les slogans de ces partis politiques qui dominent la scène politique nationale, ces dernières années. Les préoccupations des uns et des autres divergent. Même si dans le discours officiel, les trois partis de l'Alliance prônent l'application d'un même programme économique et politique, celui du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Si le FLN part en conquérant et fort de son potentiel humain et historique de parti revenu aux affaires du pays par la grande porte, ce n'est pas le cas de ses principaux rivaux qui s'adonnent à une danse préélectorale autour d'une boule de cristal pour prévoir chacun, à la limite de ses visions, des scores électoraux. Une façon de faire, assimilée par certains de manoeuvre pour se voir offrir des quotas. La campagne sera entamée ce jeudi par le FLN sous le slogan «Main dans la main pour l'édification d'une Algérie glorieuse» comme pour annoncer l'avènement d'une nouvelle ère sous la bannière du FLN. Les citoyens tout comme les observateurs avisés ne peuvent se retenir de confondre le parcours du parti avec celui de l'Algérie. Un FLN fragile a donné lieu à une Algérie fragilisée et au bord de l'écroulement. Revenus en force, les «Flnistes» ont mis au point un programme global de relance de la machine économique du pays comme nous l'a expliqué, hier, son représentant, M.Bouhadja, secrétaire national chargé de la communication, qui dit que «le FLN compte sur ses propres militants pour asseoir son projet loin de la mainmise du milieu des affaires et de la finance qui ont tendance à pénétrer le paysage politique partisan.» Tout sera abordé lors de cette campagne électorale au FLN, «passant du bilan très positif de la politique du parti au sein du gouvernement qui a défendu le pouvoir d'achat des travailleurs au programme futur qui prend en compte le développement égal des quatre coins du pays avec un intérêt particulier pour la région du Sud». Soit remettre en marche le moteur du développement culturel, économique et social du pays. Le MSP qui a fait figure de partenaire incontournable au sein de l'Alliance présidentielle, représentant du courant islamiste modéré au sein des institutions, devra revoir sa copie à l'occasion de ces joutes électorales qui s'annoncent décisives pour espérer garder le même statut de grand parti, même si son porte-parole dit se suffire de 30% des sièges de l'APN. Ce qui paraît aux yeux des observateurs trop et peu à la fois. Les péripéties vécues par son président avec le dossier «stop corruption» a mis à mal aussi bien la cohésion du parti que la relation de confiance qui liait ce dernier aux citoyens sympathisants de ce courant politique. L'image d'un Soltani, remis à l'ordre par le président, ne s'est pas encore dissipée de l'imaginaire populaire. Pour se faire, le parti a choisi de lancer dans le bain ses jeunes loups sous le slogan très actuel du «Changement tranquille». Soit une mutation du paysage politique qui préserve les droits des citoyens en lançant les jalons de la construction du pays. Pour Saïdi, il s'agit de montrer aux citoyens que le MSP «se soucie du développement social, de l'éducation et particulièrement du foncier agricole» car il y a, à ses yeux, un défi à relever qui est celui «de libérer l'Algérie de sa dépendance à l'égard des hydrocarbures en développant le secteur agricole». Le souci de l'indépendance économique du pays est la préoccupation permanente du parti de Louisa Hanoune qui aspire ni plus, ni moins, qu'à créer la surprise de ces législatives en mobilisant l'électorat autour d'un thème brûlant «la souveraineté nationale». Cette question d'après M.Djoudi, le chef du groupe parlementaire du PT, englobe aussi bien l'arrêt du processus de privatisation des entreprises publiques et institutions bancaires que la réappropriation, par l'Etat, des richesses nationales comme ça a été le cas avec la loi sur les hydrocarbures. Cette souveraineté nationale est le socle pour la construction d'un Etat fort et souverain. Un autre thème sera présent dans la campagne des législatives du 17 mai. Il s'agit de la «réconciliation nationale» qui est apparemment le cheval de bataille emprunté par tous les concurrents en lice. D'ailleurs, c'est l'un des rares dossiers où les partis politiques se rejoignent. La réconciliation est un choix populaire. Inutile donc de le contrarier. D'autant plus que le niveau de violence a considérablement diminué depuis son adoption par référendum. Au RND, Ahmed Ouyahia ne cesse d'affirmer que son parti s'attellera à apporter des propositions concrètes, notamment au chapitre économique. «L'avenir économique du pays ne peut être tributaire des recettes des hydrocarbures, mais doit reposer sur l'importance qui doit être accordée au secteur de l'agriculture.» La sécurité du pays et le développement économique sont les deux axes sur lesquels est bâtie la stratégie du rassemblement. Là encore, il est mis l'accent sur l'application du programme du président avec quelques retouches particulièrement dans le secteur économique. Le RND reste fondé sur trois principes lourds: nationaliste, républicain et démocratique pour espérer «faire une remontée substantielle» dans les suffrages et avoir des atouts à l'APN pour pouvoir négocier en position de force avec ses différents partenaires politiques.