Le président de cette instance fait état d'une situation pas bien reluisante pour la discipline. Le tennis algérien est de nouveau pris dans l'engrenage d'une crise qui ne veut pas dire son nom depuis que le ministère de la Jeunesse et des Sports s'en est pris à la fédération qui gère cette discipline. En fin de semaine dernière, le MJS s'est fait remarquer par l'envoi d'un communiqué à toutes les rédactions sportives des journaux algériens, communiqué dans lequel il cherche à faire porter l'entière responsabilité des déboires de ce sport à la FAT. Une FAT dont il faut souligner qu'elle est dirigée par un bureau fédéral élu à la suite d'une sanction de suspension de l'ancienne structure qui dirigeait cette fédération. Le ministère reproche à celle-ci le forfait de l'équipe nationale des jeunes au championnat d'Afrique des nations de la catégorie ainsi que l'équipe nationale féminine à la Fed Cup. Nous avions, dans notre édition de jeudi dernier, évoqué cette affaire et fait parler l'ancien président de la FAT, le Dr Mohamed Bouabdallah, qui estime qu'il en est toujours le président légal «tant que le Conseil d'Etat ne s'est pas prononcé sur la plainte que j'ai déposée au sujet de la suspension qui me frappe». Nous avons pu prendre contact avec le Pr. Mohamed Djennas, celui qui préside aux destinées de cette fédération pour avoir l'autre son de cloche par rapport à celui du MJS. L'homme semble marqué par la sincérité lorsqu'il nous a dit qu'en venant au tennis tout «ce que je cherchais c'est de relancer cette discipline». Et d'ajouter: «Vous n'êtes pas sans savoir que les terrains de tennis en Algérie se font rares. Les clubs vivotent et font dans le bricolage par manque de moyens. J'ai pris contact avec la fédération internationale et j'ai pu tenir des réunions avec quelques-uns de ses responsables. A la suite de ces réunions, la FIT s'est engagée à nous aider aussi bien sur le plan humain, en nous envoyant des experts pour contribuer à recycler nos entraîneurs dont la plupart n'ont pas le niveau requis pour assurer une bonne formation pour les jeunes, que sur le plan matériel en vue d'apporter une bouffée d'oxygène aux clubs et aux ligues. Par ailleurs, il y a longtemps que la fédération avait demandé au ministère de lui céder le complexe de Bachdjarah en vue de le transformer en centre technique et de formation de la fédération. A ce jour, nous n'avons rien reçu. Nous ne vivons que de promesses». S'agissant des dossiers de sortie des athlètes que le MJS aurait signés dans les délais, le Pr Djennas ne réfute pas cette donnée mais il a son explication pour les deux forfaits que le ministère lui reproche. «Il faut savoir, nous a-t-il dit, que les deux équipes nationales devaient effectuer de longs et coûteux déplacements, au Botswana pour les jeunes, en Ile Maurice pour les filles. Aujourd'hui, les dettes de la FAT s'élèvent à près de deux milliards de centimes. Dans ces dettes, il y a une somme de plus de 200 millions de centimes que réclame Lamine Ouahab au titre de l'argent qui ne lui avait pas été versé lorsqu'il se préparait pour l'équipe nationale. C'est son argent et il est normal qu'il le réclame. Par ailleurs, l'OPOW d'Oran avait traduit la FAT, il y a quelques années en justice pour des factures impayées. Celles-ci s'élèvent à 114 millions de centimes, une somme qui a été bloquée dans le compte de la fédération. Récemment, lorsque le ministère nous a octroyé 800 millions de centimes qui nous auraient permis de payer le déplacement de nos jeunes est de nos féminines, le trésor public a bloqué cette somme. Puis il a prélevé 114 autres millions de centimes avant de nous l'envoyer. Pourquoi a-t-il agi de la sorte alors qu'il avait déjà bloqué 114 millions de centimes? J'ajoute que je me suis déplacé à Oran pour voir le directeur de l'OPOW et obtenir de lui un échéancier. Il m'avait promis de m'aider mais il ne l'a pas fait. Jusqu'à preuve du contraire, l'OPOW est bien une structure sous tutelle du MJS. Et puis, pourquoi le trésor public nous a-t-il bloqué les 800 millions de centimes alors que toutes les autres subventions du ministère nous parvenaient le plus normalement du monde?» Ensuite, il y a cette critique du MJS qui indique avoir «donné» beaucoup d'argent pour l'organisation de tournois dont le tennis algérien n'est pas sorti grandi. «Cet argent nous a été accordé dans le cadre d'un contrat-programme approuvé par le ministère, nous a fait savoir le Pr Djennas. Je ne vois pas à quoi riment ces critiques alors que comme je vous l'ai dit, le tennis algérien a besoin d'une refonte totale. Le ministère est bien au courant de cela». Nous en sommes là et ce qui chagrine le plus, c'est que, comme pour le football, on s'étonne des échecs de l'équipe nationale alors que les clubs bricolent faute de moyens et qu'il n'y a pas assez de terrains ni d'entraîneurs compétents pour faire application d'une véritable politique de formation.