Comparativement à d'autres secteurs, le tourisme est considéré, à juste titre, comme le parent pauvre dans un royaume de riches. Distante de 70km du chef-lieu de la wilaya d'Annaba, la commune de Chetaïbi est considérée comme étant la plus pauvre des communes. Pourtant, elle recèle un considérable potentiel, voire même l'un des plus importants de la wilaya qui, soumis à une exploitation judicieuse, contribuerait sans équivoque à la promotion du secteur du tourisme et donnerait un nouvel élan au développement de toute la wilaya. Ces grands atouts mal exploités sont, malheureusement, la triste vérité d'une commune que Chetaïbi, où la végétation luxuriante qui recouvre les forêts de Sidi Akacha, Ras El Hadid ou encore la Fontaine romaine, donne à la région de Chetaïbi, appelée autrefois Tekouche ou encore Erbillon, un paysage féerique pouvant séduire des opérateurs nationaux et des investisseurs étrangers dans le secteur de l'hôtellerie, et d'autres créneaux relatifs au tourisme. En parallèle, il existe un littoral dont la réputation pour sa beauté a dépassé les frontières, tels les Sables d'or, R'maïla et El Marsa, ou encore la baie ouest. Cette dernière, et pour le moins qu'on puisse dire, est classée parmi les plus belles baies du monde. Chaque été, ses plages sont assaillies par des milliers d'estivants en provenance de différentes wilayas du pays, notamment de Constantine, Skikda, Sétif et Khenchela..., sans pour autant oublier les visiteurs étrangers dont le nombre est en constante hausse, particulièrement ces cinq dernières années. Si les vestiges de la maison de l'empereur Napoléon Bonaparte restent toujours blottis sous la poussière de l'oubli, la nostalgie des pieds-noirs, elle, s'intensifie, chaque année, par des visites enregistrées à longueur d'année. Ces pieds-noirs, viennent se recueillir sur la tombe d'un parent, ou retrouver un passé impossible à recomposer, même par des aller-retour de plus en plus fréquents dans une commune qui a gardé l'empreinte coloniale en matière d'architecture. Malheureusement, Chetaïbi accuse un déficit, pénalisant les visiteurs désireux de passer quelques jours dans la région, de par l'absence totale de structures d'accueil et d'hébergement. Sur ce volet, il y a lieu de signaler que ce paradis perdu ne dispose que d'un seul petit hôtel de moindre importance. Les pouvoirs publics et plus particulièrement ceux chargés de la promotion du secteur du tourisme gagneraient beaucoup à faire appel aux investisseurs pour développer le créneau de l'hôtellerie, sachant pertinemment que le foncier dans cette commune est disponible, d'une part, et l'accès aux différentes zones pouvant faire l'objet d'un investissement, est facile, notamment vers Sidi Akacha où la route reliant le chef-lieu de Chetaïbi à cette zone a été réhabilitée, d'autre part. Sur les 10 km reliant Chetaïbi à Sidi Akacha, plusieurs structures touristiques et infrastructures pourraient y être implantées, notamment les sites forestiers qui peuvent accueillir aussi des camps de colonies de vacances, surtout que ceux-ci sont sécurisés. Le riche patrimoine historique de la commune d'Erbillon est à utiliser au maximum pour valoriser le secteur du tourisme dans la région afin de créer des postes d'emploi et des richesses au profit des populations locales. Dans cet ordre d'idée, les pouvoirs publics, en l'occurrence la direction du tourisme, dont le directeur, M.Larbi Mecheri, vient d'être installé, doivent s'impliquer davantage en faisant appel aux professionnels désireux investir dans ce créneau, source de richesses. A ce sujet, il est bon de noter que l'exploitation judicieuse doit favoriser le tourisme national et international, et non pas les lieux de «débauche», comme c'est le cas dans la ville d'Annaba, devenue plaque tournante de la criminalité et où la prostitution est exercée sans limite, détournant ainsi toutes les structures hôtelières, longeant le littoral annabi, de leur vocation première. Ce n'est qu'à ces conditions, que le tourisme connaîtra un réel essor pour le bien-être social et économique de la région.