Absence de visions claires, de programmes, d'analyses pertinentes et crédibles, ou du moins un discours convaincant censé attirer l'attention. Officiellement, la campagne pour le compte des législatives du 17 mai prochain a commencé jeudi dernier. L'ensemble des partis en lice ont appelé à se rendre «massivement» aux urnes. L'enjeu de la participation est de taille. Une profession de foi rendue publique par l'ensemble des partis candidats à la députation. Cet appel brut est-il en mesure de doper, en fin de compte, les électeurs à aller voter? A première vue, le pari n'est pas encore gagné. Car, pour mobiliser les électeurs, les slogans pompeux ne font plus remplir le panier, voire même les salles. Le retour des «Sanafirs» risque encore d'être difficile après une longue hibernation. La première sortie de certains candidats a laissé indifférents les électeurs. Absence de visions claires, de programmes, d'analyses pertinentes et crédibles, ou du moins d'un discours convaincant censé attirer l'attention. Une donne qui risque, bon gré, mal gré, de peser lourdement sur le taux de participation, la grosse «mise» de tous les candidats. Car, il y va aussi, qu'on le veuille ou non, de la crédibilité de la future Assemblée nationale. Durant la première journée de campagne, des chefs de partis se sont retrouvés face à des salles clairsemées. Et dire que c'est la première scène publique. L'on s'interroge, ainsi, sur le devenir que réserve la vingtaine de jours qui nous sépare du jour j à ces chefs de parti. Vont-ils réviser leurs feuilles? Sinon, se contenteront-ils encore de dire «votez pour nous, nous allons régler le problème du chômage et du logement»? Une phrase chère à tous les candidats à la députation. Faut-il, donc, attendre encore quelques jours pour prendre le pouls des électeurs? Possible. A la condition de savoir plaire, de mettre le doigt là où ça fait mal et de proposer des solutions appropriées. Cette condition sine qua non pour un déclic électoral n'est pas encore prise en compte. Au contraire, l'on a vu, sur l'écran de télévision nationale, des candidats solliciter les téléspectateurs. D'autres, en l'absence de programmes et d'idées réalistes, mettent à profit les moments que leur offre l'Entv pour présenter leurs partis. Sinon verser carrément dans des discours vagues. En économie, on dit qu'une entreprise qui part en faillite est une bonne nouvelle. pour l'économie. Le principe semble applicable sur certains partis politiques, dont la présence n'est aucunement un signe de démocratie. Pour le moment, le parti d'Ahmed Ouyahia a pu faire la petite différence en diffusant, à travers la presse, son programme aux électeurs. Une idée qui fait, jusqu'ici, une exclusivité chez le RND. Ainsi, la fièvre et les représailles électorales ne pointent pas encore à l'horizon et la morosité risque de perdurer encore plus longtemps. A fortiori, aucun parti n'a encore en main les clés d'un électorat de l'ordre de 18 millions de votants. Selon toute vraisemblance, certains sont, d'ores et déjà, acquis aux sirènes de leurs partis, par conditionnement ou par militantisme. D'autres, la majorité silencieuse, demeurent encore incertains, faute d'une conviction et d'une capacité de séduction. Dans la rue, seules quelques formations politiques se sont mises à l'opération d'affichage. Plusieurs panneaux érigés ça et là, pour les besoins de publicité électorale demeurent encore vierge. Pour ainsi dire, l'appel à une participation «massive» lancé par l'ensemble des candidats risque d'inverser la tendance eu égard à toutes ces donnes défavorables. En toile de fond, figure une APN, en fin de mandat, objet de moult reproches.