Le vice-président de la commission électorale du parti explique cette tendance par les discours insipides et irréalistes distillés par des candidats et certains leaders de parti, en lice pour les législatives. “Nous sommes satisfaits de la campagne électorale que nous avons menée”, nous a affirmé immédiatement Zinedinne Tebbal, membre du bureau politique du MSP et vice-président de la commission électorale du parti. Il a précisé que la formation politique, au sein de laquelle il milite, a fait une campagne intense. Le président du parti, Abou Djerra Soltani, a animé à lui seul des meetings dans 33 wilayas, en 19 jours de campagne. Les autres cadres du mouvement ont couvert l'ensemble du territoire national. “Nous avons touché toutes les couches sociales”, a complété notre interlocuteur. Sur le feed-back de ces rencontres avec les citoyens, M. Tebbal s'est dit plutôt confiant, même s'il reconnaît que l'engouement suscité dans les bourgades de l'intérieur du pays contraste fortement avec le désintéressement manifesté par les habitants des grandes villes. “Dans les villes, surtout à Alger, il existe, c'est vrai, une indifférence vis-à-vis de la campagne électorale et du scrutin lui-même”, a-t-il avoué. Il a imputé le peu d'intérêt qu'accordent jusqu'alors les électeurs des grandes circonscriptions électorales, au rendez-vous du 17 mai, à deux causes majeures. La première est inhérente, de son avis, à des discours électoraux qui manquent de consistance et qui sont aussi très éloignés des préoccupations réelles des Algériens. “Le débat politique n'est pas à la hauteur des attentes des citoyens qui ne sont plus dupes. Ils ne croient plus aux discours langue de bois ou irréalistes.” C'est ce qui explique, a-t-il souligné, l'annulation de certains meetings pour absence de public. La deuxième raison est du fait de l'administration, qui n'a pas suffisamment fait la promotion des futures élections législatives, et par là même inciter les gens à s'y intéresser. Zinedinne Tebbal a reproché, en outre, à la presse nationale d'avoir axé, dans ces comptes rendus quotidiens, sur l'aspect négatif de la campagne pour les législatives. “C'est vrai qu'il n'y avait pas une forte affluence à certains meetings, y compris ceux des grands partis. Mais d'autres ont drainé beaucoup de monde”, a-t-il soutenu. Pour le cadre du MSP, il est quelque part normal que les Algériens n'accordent plus de crédit au vote pour le renouvellement de la composante de la première Chambre parlementaire, car les députés sortants n'ont pas particulièrement brillé, cinq années durant, par leur compétence et leur sens du devoir à l'égard des électeurs, lesquels les ont mandatés pour les représenter dans l'institution législative. “Il y a du travail à faire pour réhabiliter le Parlement. D'autant que l'institution n'a pas été convaincante de 2002 à 2007.” Selon M. Tebbal, le MSP a paré les contraintes de l'actuelle conjoncture politique et dans une moindre mesure la mauvaise réputation de l'Assemblée nationale, en intensifiant les sorties de proximité. “Nous avons développé un discours qui tend à prouver aux électeurs qu'il serait possible d'opérer le changement en se rendant massivement aux urnes.” “C'est la participation qui pourrait diminuer considérablement les risques de fraude”, a-t-il ajouté. À ce propos, il pronostique un taux de participation assez élevé, et ce, malgré le manque d'engouement des Algériens pour la campagne électorale. L'indicateur serait le nombre important de partis politiques, de différentes mouvances, en lice pour les 389 sièges de l'Assemblée nationale. S. H.