L'UGTA se transforme en un temple électoral. La Centrale syndicale semble rapidement entrer aux prochains rendez-vous électoral. Pas moins de quarante candidats syndicalistes sont, jusqu'à présent, en course pour postuler à l'Assemblée populaire. Bien qu'il soit difficile de déceler le penchant pour tel ou tel parti de la Centrale syndicale, la plupart des prétendants, environ 98%, sont répartis entre les deux poids lourds, le RND et le FLN. Deux partis qui, depuis quelque temps, se disputent l'organisation syndicale qui a joué un rôle très important dans les législatives de 1997. Un rôle, qui lui a d'ailleurs, apporté des plus values politiques permettant à quelques syndicalistes d'accéder par la grande porte au palais de Zighoud-Youcef. Seule particularité dans cette aventure, c'est le fait que l'organisation syndicale bénéficie d'une plus large liberté de choix, par rapport aux pressions partisanes. «La candidature est un acte personnel et non une action syndicale», nous dira Djenouhat membre du secrétariat national. Jusqu'à présent, quatre partis politiques sont représentés sur cette liste encore ouverte à d'autres syndicalistes. Outre le RND et le FLN, le PT et le MSP sont représentés chacun par un candidat. Au sein du secrétariat national de la Centrale, le RND semble prendre de l'avance par rapport au vieux parti. Presque tous les membres du secrétariat, adhérents au RND, se déclarent candidats à la course. Parmi eux, figurent MM.Malki Abdelali, qui brigue un deuxième mandat, Bouzidi, Djenouhat, Kerroum. Pour les membres du secrétariat national du FLN, ils sont quatre. Parmi eux figurent aussi MM.Merabet et Beldjilali qui se présentera dans la wilaya de Mostaganem. Malgré cette carte politique dominée par le RND dans le secrétariat, la partie demeure très serrée dans les fédérations et les unions de wilaya où il y a une bonne partie de syndicalistes candidats qui appartiennent au FLN. Comment se feront les jeux entre le FLN et le RND au sein de l'UGTA? Justement, une réunion est prévue juste avant la clôture officielle des listes électorales, le 14 avril prochain. Selon M.Malki, membre du secrétariat national et l'un de ceux qui ont de fortes chances d'accéder à un deuxième mandat à l'APN, «l'UGTA aidera ses candidats, là où ils se trouvent, sans distinction de couleur politique». Cette déclaration, plus réaliste et totalement différente de celle de Djenouhat, reflète d'ores et déjà le rôle régulateur que devra jouer le patron de la Centrale pour garantir un bon positionnement de l'UGTA dans l'échiquier politique post-élections. Il est, toutefois, aussi important pour Sidi Saïd d'éviter l'anarchie en ayant des candidats - syndicalistes courant chacun de son côté, comme il est plus que jamais nécessaire, pour lui, d'effacer l'image d'une organisation souvent taxée d'appareil du pouvoir. D'autant plus que sur le plan syndical, l'UGTA a perdu de sa crédibilité quant à ces positions pas toujours explicites envers la politique de privatisation des gouvernements successifs. La réunion annoncée par M. Malki s'avère donc d'une importance décisive pour l'UGTA. Pour préserver ses acquis des dernières législatives, voire obtenir plus, l'UGTA devra jouer le tout pour le tout en essayant minutieusement de justifier son statut syndical. Les observateurs savent pertinemment que le syndicat de Sidi Saïd s'est trop aventuré dans le jeu de la politique au détriment de son rôle syndical.