Le projet de résolution enterre définitivement le plan «d'autonomie pour le Sahara» proposé par le Maroc. Le projet de résolution onusienne sur le Sahara occidental consacre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Plus précisément, Il appelle aussi les deux parties en conflit, en l'occurrence le Maroc et le Front Polisario, à ouvrir des négociations sans préalables, mais sur la base du principe dit «du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». C'est important à plus d'un titre. Car, il enterre définitivement le plan «d'autonomie pour le Sahara» proposé par le Maroc. Et, marque aussi, bien évidemment, un nouveau revers du Maroc, sur le plan international. C'est aussi un échec avéré des amis du Maroc. Un cercle qui s'est élargi à la faveur de la position agressive des USA de Bush, à l'encontre de la Rasd. Aucune des propositions et/ou thèses marocaines n'est prise en compte dans le projet de résolution onusienne qui prélude à la décision définitive du Conseil de sécurité, prévue aujourd'hui. Le verdict a été retardé d'une semaine par le Maroc et ses alliés, a laissé entendre l'ambassadeur de la République arabe sahraouie à Alger, Mohamed Yeslem Beisset. Pourquoi? La réponse est simple. Le royaume et ses parrains ont tenté d'imposer une résolution suivant la maquette proposée par le Maroc. C'est-à-dire sur la base du mensonge dit «plan d'autonomie pour le Sahara». Quoi qu'il en soit, le projet de résolution ne fait aucune référence à la proposition du Maroc. «Nous acceptons l'ouverture des négociations avec le Maroc, mais sous l'égide des Nations unies et le Secrétaire général Ban Ki Moon qui a consacré le droit à l'autodétermination», a souligné Mohamed Yeslem Beisset. En conformité avec le rapport du 13 avril du secrétaire général de l'ONU. En tout cas, la majorité des membres du Conseil de sécurité ayant débattu du rapport, ont validé la proposition de Ban Ki Moon. Ce qui donne, d'ores et déjà, l'avant-goût de ce que sera la nouvelle résolution du Conseil de sécurité. Lequel rapport, pour rappel, a versé aussi dans la nécessité de proroger le mandat de la Minurso et le respect des accords de paix par les deux parties en conflit. Ban Ki Moon considère aussi, dans son rapport, que la question sahraouie relève d'une affaire de décolonisation. Cela signifie simplement et clairement «l'échec des manoeuvres marocaines qui durent depuis une année autour d'un projet voué à l'échec dès le départ», estime Mohamed Yeslem Beisset. Interrogé par l'Expression au sujet de la position américaine, le conférencier considère que «le prétexte d'ordre sécuritaire américain ne peut justifier cet acharnement contre la légalité internationale». Le contraire est plutôt le plus juste. En d'autres termes, la seule menace pour la sécurité de la région du Maghreb est «la politique expansionniste du Maroc». «La sécurité et la stabilité de la région du Maghreb ne peuvent pas se faire au détriment du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», fera savoir encore l'ambassadeur sahraoui. La position américaine n'étonne, en fait, personne, eu égard au passif des USA. Dans le dernier livre de James Baker, il est mentionné texto que les USA, la France et l'Espagne ont demandé, en 1975, au Maroc d'occuper le Sahara occidental. Les USA ont également fourni au Maroc des images satellitaires pour la construction du mur «de la honte». 30 ans après, la région demeure encore sans sécurité. Derrière le soutien américain au Maroc, n'existe-t-il pas sa volonté d'installer un régiment militaire en Afrique du Nord? Un autre prétexte d'ordre sécuritaire.