Il est reproché à l'Entv le fait de ne retransmettre que les interventions des leaders des partis. Les partis politiques en lice pour le prochain scrutin des législatives opinent différemment au sujet de la médiatisation des activités de campagne par les médias lourds, et plus particulièrement leur retransmission par l'Entv. Les membres de l'Alliance présidentielle s'abstiennent, d'emblée, de toute remarque pouvant remettre en cause «l'effort titanesque» accompli par les membres de la Commission nationale politique de surveillance des élections législatives (Cnpsl). Les cadres du FLN, du RND ou du MSP écartent toute velléité de critique se rapportant à la couverture des activités des candidats aux législatives dans une campagne qui entame aujourd'hui sa deuxième semaine. «Le calendrier du temps imparti à l'intervention des candidats tel qu'élaboré par la Cnpsl à la suite d'un tirage au sort, est pour l'heure actuelle, bien respecté par la Télévision algérienne et les trois chaînes de la Radio nationale» a affirmé Amar Frikha de la permanence FLN. «Nous sommes satisfaits du travail fait par l'Entv» enchaîne-t-il, comme pour dire que s'agissant de la couverture qu'assure la télévision à la campagne électorale, le FLN n'y voit aucune anomalie, encore moins de dépassements méritant d'être soulevés. D'un ton assuré, il souligne qu'au FLN «on a même opéré un chronométrage pour vérifier le temps imparti à chacun des candidats lors de son passage à la télévision». Le même satisfécit est affiché au RND dont les cadres ne doutent point de «l'équité» de l'Entv. Le chargé de communication du parti de Ahmed Ouyahia l'affirme sans la moindre équivoque: «Les choses se font équitablement s'agissant de la couverture de la campagne électorale par la Télévision algérienne, on n'a pas de remarque à faire ni enregistré aucune lacune» a-t-il insisté. Même son de cloche chez le MSP. «Il s'agit d'un tirage au sort dont l'application est si bien respectée et, en ce sens, le MSP n'a pas de doléances à faire étant donné que tout se fait dans l'équité» a indiqué M.Saïdi, cadre du parti. De ce fait, au regard des membres de l'Alliance présidentielle, l'Entv ne peut faire l'objet d'aucun reproche sur le sujet. Cependant, ces avis s'inscrivent à contresens des remarques émises par d'autres partis en lice. A titre illustratif, le RCD crie, à qui veut l'entendre, qu'il a été «victime d'une sanction infligée par la télévision». Pour étayer de tels propos, le chargé de communication du parti, Mohsen Belabès, soutient: «Nous, au RCD, on privilégie beaucoup plus les rencontres de proximité que les meetings. Pour des raisons non avouées, l'Entv refuse de couvrir ces rencontres, et ce, même si la loi consacre aux partis le droit de médiatiser les activités de leur choix. Nous sommes donc sanctionnés par cette mesure et nous avons avisé la Cnpsl qui, à son tour, a saisi officiellement les responsables de l'Entv». Du côté de l'UDR de Amara Benyounès, le chargé de communication au niveau de ce parti a qualifié d'«aberrant» le fait que l'Entv se contente uniquement de retransmettre les interventions des leaders des partis en boudant le reste des candidats. De son côté, le Parti des travailleurs émet des réserves au sujet de la couverture médiatique consacrée par l'Entv. Selon un cadre de ce parti, «les interventions de quelques minutes accordées aux candidats ne suffisent pas pour éclairer l'électorat au sujet de leurs programmes respectifs, il faut donc créer des espaces de débats plus larges et même contradictoires s'il le faut, car l'événement des prochaines législatives est d'une importance capitale pour l'Algérie». Notons enfin, que toute nos tentatives d'entrer, hier, en contact avec la Commission de surveillance des élections législatives que préside M.Saïd Bouchaïr, sont restées vaines.