Un pays ne peut se développer durablement sans disposer de structures bancaires et financières modernes adaptées aux normes et usages internationaux. «Le secteur bancaire est actuellement très lourdement appuyé par les banques publiques». C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre des Finances, Mourad Medelci en marge du 3e Forum international des finances qui s'est tenu à Alger. Pour lui, afin de rééquilibrer ce paysage, l'intervention des banques étrangères est indispensable pour donner au secteur bancaire un caractère plus concurrentiel. Profitant de la présence des experts suisses à cette rencontre, le ministre a voulu, en fait, lancer un appel aux banques étrangères de venir s'installer en Algérie. Mis à part les banques françaises et quelques banques des pays arabes, le secteur ne connaît pas d'engouement de la part des autres pays. Leur argument concerne le système financier algérien jugé dépassé. Mais le grand argentier du pays ne cesse de parler des progrès enregistrés dans le secteur, ces dernières années, avec le lancement de la réforme bancaire. D'ailleurs, M.Medelci a fait le point sur la réforme financière et l'évolution de l'activité bancaire. En 2006, a-t-il soutenu, une amélioration progressive de l'intermédiation bancaire a été enregistrée. Chiffres à l'appui, une croissance significative des ressources de 17% contre 7% en 2005. Aussi, une nette augmentation du niveau de financement de l'économie (+9%) dans un contexte d'amélioration du portefeuille des banques. En revanche, il y a lieu de noter que, compte tenu de la surliquidité des banques, le taux de transformation des ressources demeure encore relativement bas (autour de 55%). Sur le marché financier, M.Medelci a tenu à avancer que le compartiment obligataire enregistre, depuis le début de l'année 2004, des progrès notables caractérisés par des émissions obligataires relativement fréquentes, effectuées par des entreprises publiques et privées. Il a, aujourd'hui, atteint 2 milliards de dollars. Par ailleurs, s'agissant du Forum international des finances, M.Medelci a estimé que c'est une initiative d'échange d'expériences dans le domainefinancier. Pour le président de la chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie, Claude Haegi, un pays ne peut se développer durablement sans disposer de structures bancaires et financières modernes adaptées aux normes et usages internationaux et donc performantes. Pour atteindre ces objectifs, la formation est certainement, selon lui, le principal passage. La coopération entre l'Algérie et la Suisse dans ce domaine revêt une très grande importante du fait que l'expérience suisse jugée très efficace, est largement convoitée. Saisissant cette occasion, M.Haegi a appelé à renforcer la coopération entre les deux pays surtout dans le domaine économique. Il a relevé d'ailleurs, une faiblesse dans les échanges commerciaux algéro-suisses. Ces derniers ont atteint en 2005, seulement 469 millions de dollars. Les exportations algériennes vers la Suisse ont été évaluées à 232 millions de dollars. Les importations algériennes en provenance de Suisse, durant le même exercice, ont atteint quant à elles, 237 millions de dollars.