L'analphabétisme préoccupe. D'ici à 2015, l'Algérie aura zéro analphabète. Le gouvernement a mis le paquet pour éradiquer ce fléau qui touche encore une bonne partie de la population. Un budget de 50 milliards de dinars a été débloqué pour faire apprendre à écrire et à lire aux quelque 7 millions d'analphabètes. En effet, le nombre d'analphabètes est encore très élevé dans notre pays. A l'heure où l'on parle de généralisation de l'informatique et de la maîtrise des TIC, nos concitoyens baignent encore dans l'ignorance. Selon les chiffres officiels avancés jeudi dernier par le directeur général du Centre national d'alphabétisation, M.Mohamed Taher Bekouche, ils sont 6.400.000 personnes touchées par l'analphabétisme sur le territoire national. Or, la réalité demeure tout autre, car ils sont nombreux dans les zones rurales. Malgré la scolarisation obligatoire, beaucoup de pères de famille refusent d'inscrire leurs enfants à l'école. Faute de moyens et de manque de conscience, ils préfèrent les faire travailler. Le nombre avancé par le même organe, il y a à peine quelques mois, était de plus de sept millions d'analphabètes. Contradiction ou véritable exploit? Certes, le système de prise en charge peut être très efficace, mais il reste, néanmoins, difficile d'aboutir à ce résultat en quelques mois seulement. La preuve est là. Le vrai taux d'analphabètes reste important. Les statistiques de 2002 donnent 26,50% pour une population de 31,84 millions d'habitants contre 31% d'analphabètes en 1998 pour une population estimée à 29,5 millions. Plusieurs adultes n'ont pas été pris en compte dans la démarche d'alphabétisation et ce, malgré la création de l'Office national d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes depuis 1964. M.Bekouche, lui-même, avait reconnu cette réalité. Depuis l'indépendance, les objectifs tracés par les responsables ont été en totale rupture avec les réalités du terrain et les moyens mobilisés pour les réaliser. Avec le manque d'établissements scolaires, il est tout à fait logique que leur nombre soit en augmentation constante. Cela se confirme beaucoup plus dans les consultations électorales. Si le taux d'abstention reste trop élevé aujourd'hui, ce n'est pas par hasard. Il est vrai que beaucoup de gens ne croient plus à la politique, une bonne partie s'abstient par ignorance. L'analphabétisme est l'une des raisons de la faible participation à la vie politique. D'ailleurs, dans les zones les plus reculées, plusieurs personnes ont du mal à effectuer leur devoir civique. Enfin, l'Algérie, a, certes, fait des avancées, mais le chemin est encore très long, ont jugé les participants à la conférence nationale tenue jeudi sur le rôle du mouvement scout dans la mise en oeuvre de la stratégie nationale d'alphabétisation. En 2007, pour un pays en voie de développement, l'analphabétisme est un déshonneur.