Il affirme qu'«Al Qaîda mène contre les Etats-Unis une guerre d'usure dont l'objectif est de vider ceux-ci de leur force et d'endommager leur concentration». Un Egyptien, ancien membre d'un mouvement islamiste égyptien, Moustapha Abou Al Yazid, a été désigné dans un nouvel enregistrement d'Al Qaîda comme étant le nouveau responsable opérationnel d'Al Qaîda en Afghanistan. Moustapha Abou Al Yazid, dit «Saïd», s'est présenté comme étant le responsable général d'Al Qaîda en Afghanistan, dans l'enregistrement diffusé par la chaîne qatarie Al Jazeera, qui a montré des extraits d'une vidéo dévoilant l'homme en turban blanc, portant lunettes et barbe noire. Une petite ressemblance avec Ayman Al Zawahiri aussi bien dans sa façon de s'exprimer que dans son profil et son âge. Un avocat et spécialiste des groupes islamistes, Mountassar Az Zayyat, a affirmé qu'«Al Yazid est un Egyptien, ancien membre du Djihad islamique et jouit de la confiance du chef d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden». «Al Qaîda s'est entraînée pendant tout l'hiver pour commencer ses raids sur les troupes ennemies dès le début de l'été...Nous portons à la connaissance des troupes américaines que des centaines de kamikazes sont fin prêts pour mourir dans le combat», dit aussi le nouveau chef de l'organisation en Afghanistan. Selon lui, «Abou Al Yazid remplace Abd Al Hadi Al Iraqi», un Irakien, haut dirigeant d'Al Qaîda en Afghanistan dont l'arrestation a été annoncée en avril dernier par les Etats-Unis. Selon le Pentagone, Abd Al Hadi Al Iraqi avait été arrêté alors qu'il tentait d'aller en Irak pour diriger des actions d'Al Qaîda et planifier, à partir de ce pays, des attaques contre des cibles occidentales hors d'Irak. Al Iraqi, originaire de Mossoul, qui a servi dans l'armée de son pays avant de partir pour l'Afghanistan, selon le Pentagone, est accusé d'avoir participé à une tentative d'assassinat du président pakistanais, Pervez Musharraf. Abou Al Yazid a affirmé que Al Iraqi «a été arrêté en Turquie il y a près d'un an et demi, alors qu'il se rendait en Irak pour combattre les Américains». «Al Iraqi a été remis aux Américains par le gouvernement turc inféodé aux Etats-Unis, en dépit de la demande d'asile politique qu'il avait présentée et que le tribunal en Turquie lui avait accordée. Le gouvernement turc a même arrêté l'avocat qui a défendu la cause d'Al Iraqi», a affirmé Abou Al Yazid, ajoutant que «la punition de la Turquie par les moudjahidine est inéluctable». Dévoilant franchement les grandes lignes de conduite de son organisation, il affirme qu'«Al Qaîda mène contre les Etats Unis une guerre d'usure dont l'objectif est de vider ceux-ci de leur force et d'endommager leur concentration». Cette guerre est menée «en Irak, en Afghanistan, au Maghreb et ailleurs dans le monde», et les Etats-Unis ne pourront pas mener plusieurs guerres, sur plusieurs fronts, contre un ennemi présent sur place, partout dans ces fronts de combat. «Au contraire, notre émir Oussama Ben Laden, Dieu le garde, et ses frères moudjahidine ont été satisfaits: les Américains se sont laissé entraîner dans la guerre d'usure en Afghanistan, en Irak, en Algérie, en Somalie et ailleurs, que nous avions planifiée», dit-il. «Ce que les moudjahidine souhaitaient, c'est une mondialisation de l'idéologie du Jihad (...). Et puis, les deux cheikhs, Oussama et Ayman sont toujours là, comme une épine dans la gorge du président américain George W.Bush qui en éprouve le goût amer matin et soir», dit encore Abou Al Yazid. La désignation d'un nouveau commandement opérationnel pour l'Afghanistan qui se met sous le commandement général du Mollah Omar, chef des talibans, éclaire sur plusieurs points et objectifs recherchés par l'organisation d'OBL. Il s'agit d'abord, d'une reprise des activités militaires après une période de restructuration et de «réglages» avec les talibans. Ensuite, on remarque qu'Al Qaîda ne cherche plus le leadership en Afghanistan et se met sous les ordres du Mollah Omar, «seul émir des Croyants» reconnu dans la terre des Pachtounes. Cette façon de procéder est instructive sur les dispositions actuelles d'Al Qaîda, qui évite de mettre en colère le Mollah Omar, qui aurait dit un jour que «l'Afghanistan ne peut abriter en même temps deux chefs», en allusion à Oussama Ben Laden. Al Qaîda, qui n'a plus eu de commandement opérationnel déclaré en Afghanistan depuis la chute de Kaboul et l'envahissement des troupes américaines et de l'Alliance du Nord, semble avoir trouvé un terrain d'entente avec les talibans, qui ont perdu récemment leur chef, Dadullah mort au cours d'un raid, et les attaques menées par les uns et les autres démontrent qu'un partage des zones de combat a été effectué, le sud du pays et les zones grises de Helmand, Paktiqa et Kandahar restant les fiefs des talibans. Dans le même enregistrement, Moustapha Abou Al Yazid dit que le Gspc reste la force de frappe d'Al Qaîda dans le Maghreb et salue «Abou Mossaâb Abdelouadoud» chef d'Al Qaîda pour la région maghrébine. Il affirme aussi que, hormis le Gspc algérien, le Jihad islamique égyptien, Jamaât at-Tawhid en Irak, «d'autres groupes islamistes armés vont rejoindre bientôt Al Qaîda, augmentant la force d'Al Qaîda, et lui donnant plus de vigueur pour frapper les Américains», désignés comme une cible stratégique et fondamentale.