Le FLN, le RND et le MSP ont échoué le 17 mai. Mais ce sont vraisemblablement eux qui se partageront «le gâteau de l'Exécutif». Le Palais du gouvernement fait sa toilette. Fin de règne pour les ministres «indésirables». Le gouvernement déposera sa démission au courant de cette semaine et de nouvelles têtes y sont attendues la semaine prochaine. Mais lesquelles? Spéculations, négociations et consultations planent autour de cette question. Des surprises? Eventualité à ne pas écarter. Le chef de l'Etat s'est démarqué du «bilan» de l'actuel gouvernement. «Il est en deçà de mes attentes», a-t-il confié, récemment dans ses «confidences» à Jean Daniel, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur. Une opinion qu'il n'hésitera pas, d'ailleurs, à exprimer en public, devant ses ministres, à l'occasion de ses sorties d'inspection sur le terrain. Le président a besoin d'une véritable équipe de «combattants» pour parachever son ambitieux projet tracé à l'horizon 2009. Un véritable «commando» capable de relever le défi. Mais, lui-même semble convaincu que la mission est presque impossible. C'est, du moins, ce qu'il a fait savoir en décembre devant les walis en affirmant que «l'Algérie est apparemment condamnée à dépendre du gaz et du pétrole.» Les partis de l'Alliance, FLN, RND et MSP, ont échoué le 17 mai passé. Ils ont perdu la confiance des citoyens, en ne récoltant que 15% de l'ensemble des voix du corps électoral. Mais face au refus du PT et du RCD d'adhérer à la prochaine coalition gouvernementale, ce sont vraisemblablement les mêmes formations qui se partageront «le gâteau de l'Exécutif». Quelle sera la part de chaque parti? La question relève des prérogatives du président de la République, atteste une source proche du Mouvement de la société pour la paix. Cette dernière confirme, qu'à l'heure actuelle, les directions des trois partis sont dans l'attente d'un signal de la part de M.Abdelaziz Bouteflika pour ficeler, chacun de son côté, la liste de ces «candidats». Toutefois, tout se joue autour de l'obtention du maximum de ministères de souveraineté, d'autant plus qu'aucune formation de l'Alliance n'a obtenu la majorité absolue. Le bureau national du MSP, selon des sources proches de cette formation, compte justement réunir aujourd'hui ses membres pour «informer» les militants des «tractations qui se déroulent dans les coulisses». A en croire nos sources, M.Boudjerra Soltani compte «reconduire» ses ministres. «Au MSP, nous sommes satisfaits du rendement de nos cadres au sein du gouvernement», souligne notre interlocuteur. Ce constat fait appel à deux lectures. La première, les cinq ministres MSP seront maintenus, sans un grand effort. Soltani va négocier dur pour «arracher d'autres portefeuilles.», à commencer par sa propre personne. En effet, le président du parti est ministre, sans portefeuille. Ce qui n'était pas du goût de ses militants. Cependant, le MSP est intéressé, notamment par le ministère de l'Education. Quant au RND, qui a perdu la chefferie du gouvernement, il enregistrera un retour en force et serait appelé, selon certaines indiscrétions, à gérer les affaires économiques, au vu de propositions émises lors de la campagne pour les législatives. Il convient de rappeler que M.Ahmed Ouyahia avait, dès lors, qualifié de populistes les choix économiques du gouvernement Belkhadem. Mais, au sein de ce parti, on se montre peu prolixe à ce sujet, estimant que la décision finale revient au chef de l'Etat. Le FLN, et au regard des résultats des législatives qui le placent comme la première force politique du pays, est selon nos sources en position «d'exiger» un contrôle quasi total sur le prochain Exécutif. Selon nos sources, il revendique, au moins, quatre ministères de souveraineté, à savoir les Affaires étrangères, la Justice et les Finances. Mais la pratique politique en Algérie nous renseigne que la règle n'est pas toujours respectée et que la décision finale revient au chef de l'Etat. La liste du nouvel Exécutif sera sans doute connue, après la visite du chef de l'Etat dans la wilaya de Chlef, prévue aujourd'hui et demain. Donc, théoriquement, l'annonce devrait intervenir au courant de ce week-end.