Les petits partis se concertent sur l'amendement de la loi électorale. Abdelaziz Belkhadem tente d'expliquer le report de la première séance de la sixième APN en invitant les journalistes à relire attentivement l'article 113 de la Constitution, car la formulation arabe diffère quelque peu de la traduction, dit-il, entre «scrutin» en arabe et «élection» en français, il y a un monde. Tout ceci pour dire que l'installation de l'APN peut intervenir à partir du 10e jour après le scrutin. Inutile de s'alarmer, on est dans les normes. Lors de sa dernière conférence de presse, il a, également, laissé l'échéance ouverte et pour sa démission et pour l'annonce des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. Tout compte fait, l'institution que préside Boualem Bessaieh a suffisamment de temps pour donner son verdict, jusqu'à jeudi s'il n'y a pas nouveau report. Entre-temps, le président Bouteflika aura fait deux virées au centre (Blida et Chlef) pour jauger sa popularité, une manière de préparer les surprises qu'il réserve aux staffs politiques qui croyaient avoir fait ce qu'il fallait faire. Belkhadem indique que le FLN dispose de 3 postes de vice-président à l'APN -en plus de la présidence-, de 4 présidents de commissions et 4 rapporteurs. Comme il précise que Layachi Daâdoua assure la présidence du groupe parlementaire du FLN en attendant l'initiation des nouveaux députés. Mais il refuse de dévoiler le nom du futur président de l'APN. Le FLN a gagné 136 sièges. Ce score ne lui permet pas de disposer de la majorité simple. Selon Belkhadem, 14 députés ont rejoint le FLN, par écrit, et 7 l'ont fait verbalement. Cela donne un chiffre de 157 voix pour le FLN. Mais il serait utile de noter que ces députés ne feront pas partie du groupe parlementaire du parti. Si on ajoute les 61 voix du RND, on arrondit le chiffre à 218 voix. Là, on obtient la majorité confortable, sans recourir aux voix du MSP, au cas où ce dernier refuserait de donner son quitus sur certaines lois. Le secrétaire général du FLN a réussi la parade sur une question relative à la tenue du conseil national, en indiquant que la session ordinaire se tient une fois par an, quand la direction du parti l'aura décidé. Quant à ceux qui veulent convoquer le CN, ils n'ont qu'à réunir le quorum des deux tiers. Belkhadem considère que le taux de participation au dernier scrutin n'est pas politique, ou du moins n'a pas de signification politique. Il s'inscrit en faux contre la déclaration de Ouyahia. Il reconnaît que le taux de participation est bas mais acceptable. Il ne remet pas en cause la «légitimité» de l'APN. La nature de l'élection justifie, en partie, ce taux, parce que les législatives mobilisent moins que les locales, relève-t-il. La loi électorale sera amendée, soutient-il. Le FLN a déjà préparé une mouture. On ne sait si elle fera l'objet d'un projet de loi qui sera présenté par le gouvernement à l'Assemblée ou s'il s'agit d'une autre proposition. On sait, en revanche, que les «petits partis» se sont concertés sur l'amendement de la loi électorale. L'idée est venue d'En Nahda, indiquent des sources proches de ce groupement de partis. L'idée a tout de suite trouvé écho et soutien chez les autres partis, souligne-t-on. Le FLN serre ses rangs. Il veut capitaliser ses voix, en prenant le risque de cautionner le «tourisme politique». La dernière élection a laissé un arrière-goût d'amertume, d'inachevé, de froid et de dépit. Les locales d'automne apporteront, peut-être, plus de chaleur et de vitalité. Qui sait?