«Assurer la sécurité des citoyens est la mission prioritaire de l'Etat, elle doit primer tout autre considération.» La Gendarmerie et les services de sécurité vont se redéployer encore dans la région de Kabylie. C'est ce qu'a affirmé, hier, le wali de Tizi Ouzou, approché par L'Expression, lors de son déplacement au CHU Nedir pour rendre visite aux victimes de l'attentat perpétré à la gare routière. En colère et déçu à la fois, Hocine Mazouz croit profondément que «ce sont les citoyens qui étaient visés». Selon lui, «des mesures vont êtres prises en urgence» afin de contrecarrer l'activité terroriste dans la région. Les gendarmes ayant, depuis les tragiques événements de Kabylie, opéré un retrait «stratégique» durant une certaine période, vont ainsi reprendre le chemin de la Kabylie. Cette information constituait jusqu'ici une simple hypothèse. Le wali vient ainsi confirmer, avec comme élément de conviction le regain de violence, le retour des brigades de la Gendarmerie dans la région. En toile de fond d'autres fléaux à l'instar des kidnappings, les rackets et les enlèvements. «Assurer la sécurité des citoyens est l'une des missions essentielles et prioritaires de l'Etat». C'est le second motif avancé par M.Hocine Mazouz. Selon lui, il est primordial de passer à la vitesse supérieure et agir à temps. Interrogé sur un éventuel lien entre l'attentat et le retour de la gendarmerie, annoncé déjà à maintes reprises, le wali de Tizi Ouzou n'a pas voulu se perdre en conjectures, il dira simplement et clairement que «quand on s'attaque aux citoyens tous les moyens à utiliser sont bons». Et ce, «loin de tout autre considération». Bon gré, mal gré, la région de Kabylie connaissait, il y a quelques années, une situation sociale assez difficile. Viendra, ensuite, compliquer la donne une grave détérioration sécuritaire. Faut-il rappeler que depuis les dramatiques événements du Printemps 2001, des régions entières de Kabylie sont restées sans Bmpj et encore plus sans brigade de gendarmerie. Bien avant cette confirmation du wali, le commandant du groupement de la gendarmerie de Tizi Ouzou avait assuré de sa part, lors de la journée portes ouvertes, que le redéploiement de ses éléments est programmé. Le même responsable avait affirmé également que d'ici à la fin 2008, ce sont une quinzaine de brigades qui seront rouvertes. Ainsi, en attendant les autres mesures d'urgence annoncées par le wali de Tizi Ouzou, le redéploiement des services de sécurité paraît presque «indiscutable». A en croire le wali, «aucune autre considération prime sur la sécurité des citoyens». Autrement dit, la région est confrontée à d'autres défis qui nécessitent et l'implication des services de sécurité et la vigilance des populations. C'est le point de vue que défend le wali, plutôt un enjeu de taille de toute une région, livrée, des années durant, aux mains de l'hydre. Le dernier attentat de Tizi Ouzou va-t-il servir de leçon?