Alors que le dialogue autour de la satisfaction et la mise en œuvre des revendications contenues dans la plateforme d'El-Kseur se poursuit entre les représentants de l'Etat et les délégués des archs, le corps de la gendarmerie, dont le départ constitue une des plus importantes exigences du mouvement citoyen prépare son redéploiement sur le terrain en Kabylie. C'est du moins ce que laissent entendre les déclarations du commandant de secteur, Hocine Kehfaz, qui a affirmé lors d'un point de presse animé à l'occasion des journées portes ouvertes organisées à Draâ Ben-Khedda que la gendarmerie est prête à se redéployer là où les citoyens le demandent. Pour lui, il est urgent de faire face au grand banditisme qui est en train de prendre forme et ampleur dans la région. Mais une telle annonce, rapportée par plusieurs journaux, n'a pas laissé de marbre les délégués du mouvement citoyen. Dans une déclaration rendue publique, hier, la CADC de Tizi Ouzou considère que “les sournoises velléités de redéploiement exprimées par les responsables du corps de la gendarmerie comme une provocation, une provocation à laquelle nous répondrons le cas échéant, par des actions appropriées”, lit-on encore plus loin dans ce même document. Les délégués de la CADC estiment que “le départ de ce corps de la Kabylie demeure toujours une exigence populaire, que ni le temps ni les arguments fallacieux de sécurité ne sauront altérer”. Pour eux, les opérations de marketing et de charme ne peuvent pas faire oublier à la population le génocide perpétré par ce corps qui a causé plus d'une centaine de morts de personnes et des milliers de blessés. S'agissant de la question sécuritaire, les délégués des archs expliquent à travers leur déclaration que la population a déjà fait son choix pour les sûretés urbaines. Samir LESLOUS