Jamais cette compétition n'avait atteint un tel seuil de médiocrité. Le rideau est tombé lundi sur le Championnat d'Algérie de football de division1, saison 2007-2008 par la consécration de la JS Kabylie pour la 14e fois de son histoire. Mais, cette année, une des rares dans l'histoire du football algérien, ce n'était pas ce qui se passait en haut du tableau qui était le plus important, mais la lutte pour le maintien qui avait pratiquement mobilisé l'attention des milieux sportifs. Le verdict, cruel ou pas, attendu ou non, reflète les multiples travers qu'avait enregistré ce 48e Championnat d'Algérie. Le WA Tlemcen, l'OM Ruisseau et le MC Oran évolueront, ainsi en a décidé un parcours irrégulier de ces clubs lors d'une saison catastrophique, en Division2. L'édition 2007-2008 restera à jamais comme étant la plus controversée depuis l'instauration en 1964-65 du 1er Championnat d'Algérie par ses multiples scandales, les actes de vandalisme dans et en dehors des enceintes sportives, un arbitrage contesté, l'absence du beau jeu, des histoires de corruption et des instances (FAF-LNF) parfois dépassées par le cours des événements. Championnat faible: les observateurs sont unanimes pour dire que le niveau de la compétition n'a pas été à la hauteur des attentes du public sportif, malgré des transferts de joueurs à coup de millions de dinars. En effet, rares sont les matchs qui ont tenu en haleine les supporters ou les puristes. Même les affiches, d'habitude palpitantes comme le derby algérois USMA-MCA ou encore le «classico» JSK-USMA ont été des rendez-vous manqués. Valse d'entraîneurs: La valse des entraîneurs a pris des proportions inquiétantes lors de cette saison. Quatorze des seize clubs du Championnat d'Algérie de football de division1 ont changé d'entraîneur au moins une fois, avec en tête, le promu l'USM Annaba, qui détient le triste record de 5 techniciens à l'issue de la phase aller. Seul le vice-champion d'Algérie, l'ASO Chlef et le MC Saïda, révélation de cette saison, ont terminé la compétition avec le même entraîneur, en l'occurrence Rachid Belhout (ASO) et Saïd Hamouche (MCS). Au total, plus d'une trentaine de techniciens ont été consommés par les 16 clubs de l'élite. Un bilan très lourd pour les entraîneurs algériens. Arbitres dans le collimateur: il ne se passait pas une journée du championnat sans que l'homme en noir ne se distingue, malheureusement, par des «bourdes» lourdes de conséquence. Ou qu'il ne soit décrié et contesté par des présidents de clubs. Ainsi, plusieurs clubs se sont déclarés avoir été victimes des erreurs d'arbitres, provoquant la colère de leurs présidents qui ont réclamé le départ du premier responsable de la DTNA, M.Rachid Medjiba. Certains présidents de clubs sont allés jusqu'a récuser des hommes en noir. Face à cette situation, des arbitres ont été sanctionnés et des instructions fermes avaient été données par la FAF, mais sans grand résultat. La nomination de Khelaïfia, membre du BF, comme responsable de la désignation des arbitres n'a rien changé. Corruption présumée: pour la première fois dans l'histoire du football algérien, la Fédération algérienne de football par le biais de sa commission de l'éthique avait convoqué des présidents de clubs et joueurs de 1ère et 2e divisions sur des affaires de corruption présumée. Chaque jour, les journaux spécialisés rapportent à la Une des révélations et déclarations fracassantes sur des cas de corruption présumée de joueurs ou sur des matchs «combinés». Les matchs OMR-MCO, CSC-MOC, MOB- MSPB...ont fait coulé beaucoup d'encre et leurs dossiers ont été transmis à la justice par la Ligue nationale de football, selon son premier responsable. Mais aucune décision n'a été prise pour le moment. Pour le premier responsable de la LNF «la justice est le meilleur endroit pour traiter avec équité cette affaire (OMR-MCO)». L'instance chargée de la gestion de la compétition a promis de prendre des sanctions sportives une fois que cette affaire sera tranchée par la justice. L'éthique sportive: certains clubs de l'élite n'ont pas joué le jeu en cette fin de saison et ont bafoué l'éthique sportive, à la grande déception des amateurs du football. La décision de la direction de l'USM Alger d'aligner une équipe de ‘'jeunots'' (juniors) face au CABBA, qui luttait pour sa survie a été unanimement condamnée par les observateurs, lesquels ont demandé, au passage, des sanctions. Mais, cette attitude des dirigeants de l'USMA n'a pas provoqué de réaction au sein des instances chargées de gérer la compétition. Beaucoup au sein du milieu sportif ont dénoncé cette attitude de l'USMA et ce qui s'est passé au stade Omar Hamadi (Bologhine). Violence-huis clos: La saison 2007-2008 a battu tous les records en matière de huis clos infligés par la LNF. Parmi les seize pensionnaires de la division1, rares sont les clubs qui ont échappé à cette sanction, décriée par tous, notamment les présidents des clubs. Chaque semaine, une rencontre au moins se déroulait sans la présence du public. La JSK a été contrainte d'attendre l'avant-dernière journée pour fêter avec ses supporters son titre de champion d'Algérie, à cause d'un huis clos. Cependant, la violence dans les enceintes sportives a également pris des proportions inquiétantes. Les actes de vandalisme, les envahissements de terrain, les bagarres et les jets de projectiles sont devenus le lot quotidien de nos stades. Et, pour ne pas faillir à la tradition, le dernier match à huis clos de la saison, décidé la veille de la dernière journée d'un championnat pas très emballant, mettra aux prises, à Sétif, le tout-nouveau champion arabe des clubs et l'OM Ruisseau, qui a joué et perdu dans la capitale des Hauts-Plateaux sa survie au sein de l'élite nationale. Triste fin de saison pour un champion! Quant au grand MC Alger, il a également disputé son dernier match face à la JSMB sans la présence du public. FAF-LNF: les instances chargées de la gestion de la compétition n'ont pas été ménagées par les critiques. Des affaires de corruption présumée, une programmation rarement respectée, des sanctions un peu ‘'bizarres'', des dossiers à l'instar du match ESS-JSK restés plusieurs semaines dans les tiroirs de la LNF avant d'être traités, sont autant de griefs retenus par les responsables de clubs contre la LNF et la FAF. L'exception: dans cette grisaille, une équipe a émergé cette saison. Le Mouloudia de Saïda, une vieille école de football, a été tout simplement époustouflant de régularité. Le club a raté d'un cheveu la seconde place, qualificative pour la Champion's league arabe ou une compétition africaine. Le MCS venait tout juste d'accéder en D1.