Selon Hanoune, la tenue des élections locales en septembre serait un appel direct au boycott. Inconcevable. Le Parti des travailleurs s'insurge. La présentation du programme politique du gouvernement est indispensable. La reconduction du même staff ne justifie pas sa suppression de l'agenda. C'est ce qu'a déclaré la secrétaire générale, Mme Louisa Hanoune, lors de son passage jeudi dernier à la Chaîne II. Y aura t-il une présentation ou pas? cette question a provoqué une vive polémique au sein de la classe politique. Pour le PT, pas question de faire «le pont». Le plan d'action du soi-disant «nouveau gouvernement» doit être rendu public. «Il est inconcevable que Belkhadem ne présente pas son programme», persiste et signe Louisa Hanoune. Pourquoi? Tout simplement, c'est hors la loi, pour ne pas dire anticonstitutionnel. Effectivement. La Constitution définit bien le devoir du gouvernement. Dans l'article 79, le Chef du gouvernement arrête son programme qu'il présente en Conseil des ministres. Une autre loi le confirme clairement. L'article 80 stipule que le chef du gouvernement soumet son programme à l'approbation de l'Assemblée nationale. Celle-ci ouvre, à cet effet, un débat général. En plus de cet argument, la dame du PT revient sur l'attente des citoyens. «Le chef du gouvernement a fait des promesses au nom du FLN durant la campagne électorale qu'il doit respecter pour redonner la confiance», rappelle-t-elle. En tout, Belkhadem a des comptes à rendre à l'APN durant les prochains jours. Quand? Nul ne le sait. Peut importe, une semaine ou deux, il doit passer à l'APN. Le programme sera-t-il le même? Sans doute. L'agenda sera maintenu. Or, quelques petites modifications ne sont pas écartées. Le peuple a exprimé son ras-le - bol et son rejet de la politique menée. Maintenant, au gouvernement de réagir et de rectifier les erreurs. Pour l'invitée de la Chaîne II, tout est possible. Avec une majorité au gouvernement et à l'APN, Belkhadem peut modifier son action, ne serait-ce que dans la forme. La dame du PT refuse de se prononcer sur la reconduction de la plupart des ministres. Elle préfère attendre le concret pour exprimer son avis. «Notre jugement sera porté sur les programmes et non pas sur les hommes», dit-elle. Evident. Les faits sont plus importants que les têtes. Juste une petite précision. Mme Hanoune, n'a pas caché son mécontentement quant au maintien des ministres Temmar et Khelil. Elle se dit moins rassurée et garde grand espoir en le gouvernement.A la question de savoir si le message du 17 mai a été reçu, elle répond que le programme le définira. «C'est le programme du gouvernement et la loi de finances complémentaire qui vont démontrer si le message a été reçu ou non», réitère -t-elle. Par ailleurs et à propos de la date des élections locales, le PT affiche son désaccord. «Nous espérons que les prochaines élections locales seront organisées juste après le Ramadan, soit en novembre, et non pas en septembre», estime-t-elle. Selon elle, il est dans l'impossibilité des formations politiques de mener campagne pendant le mois d'août et le mois sacré du Ramadan. La prolongation d'un mois du mandat des élus locaux devant expirer en octobre, estime-t-elle, «ne causerait aucun problème». Simple raison: le scrutin serait voué à l'échec. «Le maintien de la date du 6 septembre serait un appel direct au peuple algérien à ne pas voter, comme ce fut le cas pour les législatives», avertit Hanoune. Avec la rentrée sociale et le Ramadan, le citoyen n'aura pas le temps de prêter l'oreille à l'événement politique. Ce qui promet un taux d'abstention supérieur à celui du 17 mai. Comment l'éviter justement? Selon Hanoune, le gouvernement doit prendre du recul pour répondre aux attentes des citoyens. Ainsi que de laisser le temps à l'application de la nouvelle loi électorale. Celle-ci, rappelons- le, sera le premier chantier auquel s'attaqueront les nouveaux élus de l'APN. Le PT pense qu'il est question d'abord de définir les responsabilités des élus locaux avant de passer à l'élection. Revenant sur le travail accompli par la Commission Bouchaïr, Mme Hanoune a réitéré son désaccord avec cette instance de contrôle. «La fraude a touché certains centres (de vote) et non pas toutes les wilayas du pays comme le prétend ladite Commission», dit-elle.