La prolifération des armes chimiques devient un phénomène préoccupant. Pour lutter contre ce fléau, une Convention sur l'interdiction des armes chimiques (Ciac) a été signée en avril 1997. La mise en oeuvre totale de ladite convention, ratifiée par 183 pays du monde, devrait être achevée cette année. En théorie. En pratique, ce n'est guère le cas. Dans son intervention, hier, à l'ouverture de l'atelier sur la convention des armes chimiques, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué qu'«en dix ans d'existence, notre organisation (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques Oiac, Ndlr) est parvenue à se débarrasser de 8 millions d'éléments chimiques, y compris des munitions et des conteneurs représentant plusieurs dizaines de milliers de tonnes d'agents chimiques toxiques mortels». En effet, sur la soixantaine d'installations de fabrications d'armes chimiques déclarées de par le monde, une quarantaine a été détruites et une vingtaine convertie à des fins pacifiques. A en croire M.Medelci, plus d'un millier de sites, sur les 5000 installations industrielles dans le monde, sujettes à inspection, l'ont été sur le territoire de presque une centaine d'Etats membres. Le chef de la diplomatie algérienne a souligné que l'Algérie, qui a été l'un des premiers pays à avoir ratifié cette convention, «a pris ses dispositions pour lutter efficacement contre ce fléau pour que ce risque peut être considéré tout à fait mineur, nous allons vers un risque zéro, mais il faut tout de même rester vigilant». Il a, en outre, ajouté que notre pays «remplit ses engagements conformément à la résolution 1540 du Conseil de sécurité». Il a émis son souhait que «cette résolution engage particulièrement les pays détenteurs d'armes de destruction massive qui se soustraient au contrôle international». Il faut dire que c'est l'application qui manque le plus aujourd'hui pour que cette convention atteigne ses objectifs. Pour le directeur général du secrétariat technique de l'Oiac, Rogelio Pfirter, 30% des 8,6 millions de munitions et conteneurs chimiques visés dans la Convention ont également été détruits sous vérification. 183 Etats, représentant quelque 98% de la population mondiale, sont devenus membres de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques Quelque 2800 inspections ont été effectuées sur le territoire de 77 Etats.