1500 cas enregistrés annuellement. Rien que pour le premier trimestre de l'année en cours, 400 autres sont recensés. El-Bahia n'est plus cette belle carte postale vantée des années durant. Oran est malade. Ses habitants sont frappés, menacés de tous les maux. Les pandémies épient le moindre signe favorable à une éventuelle réapparition. La peste de Kehaïlia en 2003, en est un exemple à méditer. A quoi bon débourser inutilement de colossales sommes dans des prises en charge quand de petits moyens suffisent à la prévention. En effet, la situation épidémiologique et plus précisément les maladies pulmonaires sont inquiétantes en Algérie particulièrement à Oran. A l'origine, la pollution et les rejets industriels favorisant l'éclosion du bacille de Koch, cause principale de la tuberculose. Les symptômes sont, certes, parfois facilement détectables, mais longuement curables. La durée d'une cure prend au minimum 18 mois. A défaut de statistiques, faut-il le dire, cette pathologie est souvent à l'origine de plusieurs décès. Longtemps censée disparue à jamais, El-Bahia se retrouve menacée par une résurgence inquiétante de la tuberculose. Les chiffres avancés inquiètent. 1500 cas de tuberculose sont enregistrés annuellement, dont 800 sont contagieux. Quelque 75.000 Oranais sont asthmatiques. Rien que pour le premier trimestre de l'année en cours, 283 cas de tuberculose et 98 autres de tuberculose extra pulmonaire sont enregistrés. La pollution y est pour beaucoup dans la propagation et l'extension de ces maladies. A cela s'ajoute le problème de l'encombrement des structures sanitaires qui ne répondent plus aux normes mondiales de la santé. C'est à se demander si ces pathologies sont réellement prises en charge. L'affirmative est de mise du côté des responsables locaux de la santé. Seulement, la réalité du terrain atteste du contraire. Un virée sur les différents lieux de prise en charge a permis de lever le voile et d'avancer un diagnostic. Les structures du dispensaire d'Es Senia, chargé de la couverture sanitaire des habitants des communes d'El Karma, Cité Amel, Chteibo, Aïn El Beïda et le chef-lieu d'Es Senia, en plus du suivi des malades chroniques, sont saturées. Ce qui se répercute négativement sur le rendement du personnel sanitaire, d'une part, et le moral des patients qui estiment qu'ils n'ont jamais été entièrement satisfaits, d'autre part. A cela s'ajoutent les pénuries périodiques de médicaments. Une situation qui ne fait que s'aggraver. L'autre point visité est le centre de dépistage situé à Gambetta, appelé le centre «Cave Gay». En réalité, cette structure est rattachée administrativement à l'Institut Pasteur. Elle assure à la fois les prélèvements, les analyses, les soins, le suivi des maladies chroniques et leur traitement. De par sa qualité d'unique centre existant au niveau de toute la wilaya, d'interminables files sont observées quotidiennement. «Les coups de gueule, les rixes et les altercations sont monnaie courante» soutient le personnel en place. Tandis qu'au niveau des services de Garnison, relevant du CHU d'Oran, la situation est, tout le temps, insoutenable. Un personnel, souvent, dépassé. Des patients stressés en raison de sempiternelles et interminables attentes dues à une demande accrue. Aussi, pour y faire face, la direction de la santé compte ouvrir dans les prochains jours quatre nouvelles unités de suivi des maladies respiratoires. En attendant, il y a danger en la demeure.