L'Union européenne cherche des fournisseurs fiables au sein de l'Opep. L'approvisionnement en énergie est une question cruciale pour l'Union européenne, qui essaie, non seulement, de diversifier les fournisseurs, mais surtout d'avoir des fournisseurs fiables. A maintes reprises, ces dernières années, surtout depuis le conflit russo-ukrainien autour de la question du gaz, l'UE a multiplié les initiatives pour garantir les sources d'approvisionnement, quitte à signer des contrats à long terme, alors qu'au tout début des années 2000, la politique de Bruxelles avait consisté, justement, à prôner la déréglementation de la politique gazière, pour pousser vers plus de concurrence entre les fournisseurs. C'est, dans le cadre de toutes les tractations en cours que, justement, M.Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie et des Mines, et néanmoins vice-président de l'Opep, s'est rendu à Vienne, dans la capitale autrichienne pour participer à la 4e réunion ministérielle sur le dialogue énergétique entre l'Union européenne et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). M.Khelil doit, notamment, intervenir, à l'ouverture de la réunion, en sa qualité de vice-président de l'Opep et avoir une série d'entretiens avec de hauts responsables européens. Les informations en provenance de Vienne, et rapportées par les agences de presse, indiquent que la réunion sera consacrée à l'évolution récente des politiques énergétiques et le développement du marché pétrolier, ainsi qu'aux perspectives des activités conjointes entre l'UE et l'Opep. Toujours, selon les mêmes sources, il est bon de savoir que l'Algérie et la Russie sont les principaux pays fournisseurs de l'UE, avec, respectivement, 60 et 160m3 par an, soit 11 et 24% de la consommation européenne. Pour ce qui est de l'Algérie, deux gazoducs sous-marins acheminent déjà le gaz algérien vers l'Europe, via l'Italie et l'Espagne. Deux autres projets d'envergure, toujours vers les deux péninsules ibériques et italienne sont programmés pour les prochaines années, mais des désaccords de dernière minute sont apparus entre l'Algérie et l'Espagne, à la suite de la demande algérienne de relever de 20% le prix du gaz vendu à l'Espagne. Le refus de l'Espagne d'avaliser cette augmentation puis la multiplication des entraves devant la société nationale des hydrocarbures Sonatrach dans sa volonté de commercialiser une partie du gaz en Espagne, ont amené l'Algérie à demander un arbitrage international, sans exclure la possibilité de geler, voire d'abandonner le projet Medgaz. Auquel cas, l'Algérie s'orienterait vers une autre solution, celle de transformer son gaz en GNL pour le commercialiser sur le marché international, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, qui sont demandeurs de ce type d'énergie. L'idée d'une Opep du gaz a, également, fait réagir les capitales européennes, mais l'Algérie ne met pas l'accent sur cette option, cherchant, au contraire, à offrir, depuis le mois d'avril 2007, des garanties à la partie européenne sur la fiabilité de ses exportations. Par ailleurs, il est bon de rappeler que M.Patrick Lambert, directeur européen de l'Agence exécutive pour la compétitivité et l'innovation, avait émis le voeu, lors de la Conférence internationale sur les énergies renouvelables, tenues dernièrement à Alger, que l'Europe et l'Algérie lancent sans plus tarder des négociations pour un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie: «Je viens porter le message de nos services qui sont prêts à négocier un accord bilatéral avec l'Algérie.» Il n'a pas manqué de souligner que l'Algérie demeure un fournisseur fiable et que l'Europe est le premier client de l'Algérie. Par conséquent, on peut dire que c'est un domaine où les deux parties jouent gagnant-gagnant.