L'organisation de foires et braderies devait répondre, en principe, à des critères bien établis. Les commerçants de la commune de Béjaïa ont observé, hier, une grève d'une journée appuyée par un sit-in devant le siège de la wilaya. Ils entendaient protester, à travers cette action contre les diverses menaces qui les guettent depuis quelques années. Il s'agit «d'attirer l'attention des pouvoirs publics quant à la prise en charge de nos revendications légitimes, pour le développement et l'épanouissement du commerce dans le pays». «L'organisation anarchique et répétitive des foires, l'encouragement du commerce informel, la fraude fiscale et la clochardisation du métier de commerce» étaient autant de mots d'ordre assignés à cette manifestation. Les commerçants, toutes catégories confondues, s'étaient donc mobilisés autour de ce mot d'ordre de grève «Béjaïa, ville morte», lancé par le bureau communal affilié à l'Ugca. Un mot d'ordre de grève majoritairement suivi. En effet, certains commerces ne s'étaient pas sentis concernés par le mouvement du jour. Leurs boutiques étaient restées ouvertes sans pour autant réduire de la valeur de ce mouvement protestataire. A 10 heures, moment prévu pour le lancement de la grève, les commerces et boutiques baissaient rideau, un à un, avant de prendre le chemin menant vers le siège de la wilaya, lieu du rendez-vous des protestataires. La foule commençait alors à grossir au fur et à mesure que le temps passait. Les organisateurs, visiblement soucieux, veillaient au grain. Il faut absolument éviter les infiltrations. Le mouvement doit être propre et revendicatif, insistait-on, comme ce fut le cas le jour de l'assemblée générale qui avait abouti à l'organisation de cette manifestation. Dans leurs discussions, les commerçants abordaient tous les problèmes inhérents à la profession. L'organisation de foires et de braderies devait répondre en principe à des critères bien établis. Or «la réalité est tout autre», affirmaient unanimement les commerçants: point de baisses de prix, point de grossistes et encore moins de producteurs. Un véritable «racket», en somme, est organisé en exigeant des tickets d'entrée à dix dinars sans qu'ils ne soient préalablement compostés par les services des impôts. «Le rôle social des foires n'est pas de mise», explique les commerçants qui soutiennent que «c'est là un véritable filon pour le gain facile au détriments des honnêtes commerçants et des consommateurs». Les commerçants protestataires veulent pour preuve la présence à ces foires de trabendistes. Certains osent même parler de majorité numérique. C'est pourquoi ils parlent «d'encouragement du commerce informel, de la clochardisation du métier». Bref les commerçants, qui se disent «pénalisés par la situation», veulent en finir avec l'organisation répétitive des foires. Seront-ils écoutés? En tout état de cause, les commerçants se sont montrés déterminés hier à aboutir au but escompté. Les pouvoirs publics sont interpellés en vue de faire respecter les textes de loi pour une saine organisation de l'activité commerciale dans la wilaya.