Le mot d'ordre de grève auquel le bureau communal de l'UGCA de Béjaïa a appelé n'a été suivi, hier, que par les commerçants spécialisés dans le prêt-à-porter, et la quincaillerie, soit ceux dont l'activité est pénalisée par la tenue de la foire commerciale à la surface du Lac. Sollicités pour protester contre l'organisation de la dite manifestation, les autres commerçants de la ville de Béjaïa n'ont pas jugé, apparemment, utile de soutenir l'action du jour boudant de ce fait une organisation qui mettait en avant le slogan «rendre la dignité aux commerçants». Hier, pratiquement tous les cafetiers, boulangers et épiciers ont levé rideau. Un rassemblement de protestation a été, par ailleurs, tenu devant le siège de l'APC puis de la wilaya. Les commerçants frondeurs n'ont, au bout, fait que perturber la circulation au centre-ville de Béjaïa sans pour autant parvenir à bloquer l'organisation de la foire commerciale en litige qui a déjà ouvert ses portes aux consommateurs. Conséquemment à l'échec des pourparlers entre les deux parties, les commerçants ont décidé de mettre à exécution la menace de grève générale proférée déjà lors de l'assemblée générale du 7 juillet dernier, soit au lendemain de l'annonce de la tenue d'une foire commerciale. Le bureau communal de l'Ugca de Bejaïa a appelé tous les commerçants de la ville à baisser rideau demain en signe de protestation contre le maintien de la manifestation de la discorde. A travers cette double action, les commerçants frondeurs entendaient exiger l'annulation de la foire et «rendre la dignité au commerçant». Le bras de fer remonte au début du mois en cours, lorsque la commune de Béjaïa a autorisé un opérateur à organiser, à compter du 12 juillet, conformément à la réglementation qui donne droit à la commune d'initier ce genre de manifestations deux fois par an pour animer la ville en cette période estivale. En réaction, les commerçants se sont réunis en assemblée générale optant à son issue pour un débrayage pour mettre la pression sur la municipalité. Ce genre de conflits n'est pas le premier du genre à Béjaïa. Par le passé, les commerçants et la commune ont eu dajà à s'affronter autour de l'organisation des foires. Ce conflit qui s'éternise singularise bien Béjaïa du reste des wilayas du pays, faut-il le relever. A noter que les commerçants frondeurs ont été reçus par le secrétaire général de la wilaya de Béjaïa. Il leur a signifié l'»impossibilité d'annuler une décision d'une assemblée élue. De son côté le maire de la ville de Béjaïa a déclaré que l'autorisation attribuée pour l'organisation de la présente foire est conforme au décret exécutif qui autorise la municipalité à organiser deux manifestations du genre dans l'année. Le premier magistrat de la commune s'est par ailleurs, étonné de la contestation des commerçants mettant en avant le fait que «90% des participants sont des commerçants de Béjaïa».