Le privé n'assume pas son rôle dans le transport terrestre. Le secteur des transports sombre dans l'anarchie. Il y a un problème de régulation. L'Etat doit instaurer les normes pour organiser ce secteur. C'est le constat établi hier par le secrétaire général de la Fédération nationale des transports (affiliée à l'Ugta), Hamichi Abdelaziz. Ce dernier s'exprimait lors des travaux du 4e conseil général de la Fédération arabe des transports et des télécommunications, tenu hier à Alger. Le constat de M.Hamichi a concerné en particulier le transport terrestre. C'est l'un des moyens de transport les plus usuels en Algérie. Que ce soit pour les voyageurs ou pour les marchandises, pas moins de 85% empruntent quotidiennement la route. Mais dans quelles conditions? «Le marché est en phase critique», lancera M.Hamichi. L'intervenant lance comme un SOS aux pouvoirs publics devant l'absence d'une politique claire des transports. Sur le développement du secteur, M.Hamichi rappellera qu'en 1988, il y avait 90% d'entreprises étatiques et 10% privées. Actuellement, c'est le contraire mais, malheureusement, il n'y a pas d'entreprises qui gèrent le secteur mais plutôt de nombreux opérateurs. Les travailleurs ne demandent que les moyens pour faire face à la concurrence. Aussi, le privé n'assure pas son rôle, selon le SG de la Fédération des transports. La fédération dit s'impliquer dans l'organisation des transporteurs ou encore les prestations fournies. Mais elle tient à rappeler que l'Etat est le premier régulateur. Par la voix de M.Hamichi, il est expliqué qu'il y a un système de contrôle et des textes de loi à respecter. L'anarchie s'est installée plutôt avec l'arrivée des opérateurs de l'emploi de jeunes qui ne connaissent pas le métier ni les lois. A Alger, il existe actuellement 2900 transporteurs. Seul 20% sont maîtrisés. Même l'Etat est dépassé et ses contrôleurs également. Concernant le transport maritime, il est, selon M.Hamichi, en phase de restructuration. Notons que la fédération regroupe 80.000 travailleurs dans les transports et 60.000 chauffeurs de taxi. De son côté, le ministre des Transports, M.Mohamed Maghlaoui a affirmé que le gouvernement est soucieux d'accorder tous les droits aux travailleurs du secteur des transports. M.Maghlaoui a saisi cette opportunité pour affirmer que le gouvernement est déterminé à finaliser les grands projets dans le secteur des transports. Il a cité ceux de l'autoroute Est-Ouest et de la voie ferrée reliant l'est à l'ouest de l'Algérie. Il a évoqué dans ce sens que le programme quinquennal du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, «confère une importance capitale au secteur des transports», a-t-il dit. Le secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats arabes (Cisa) M. Hassan Djemmam, a appelé pour sa part, les syndicats des pays arabes à élaborer une étude sur la privatisation du secteur des transports. M.Djemmam a réitéré la nécessité de «l'autonomie des syndicats dont les décisions doivent être indépendantes». Le même responsable a souligné, également, l'importance de la démocratie au sein des syndicats eux-mêmes. Le 4e conseil exécutif de l'Union arabe des travailleurs du secteur des transports, a ajouté M.Djemmam, étudiera, durant deux jours, plusieurs sujets économiques, sociaux et syndicaux. «Un programme de travail annuel pour faire face aux défis imposés par le libéralisme sauvage», a-t-il déclaré.