Il a dénoncé le «détournement des mandats électifs à des fins personnelles». «La consolidation de l'Etat de droit devra être poursuivie à travers, en particulier, la continuation du programme de rénovation de l'institution judiciaire, qui ira de pair avec un niveau d'exigence accru en ce qui concerne les performances d'ensemble du système et la qualité individuelle des magistrats», souligne le président de la République dans son discours annuel qu'il a prononcé, jeudi, devant les cadres du MDN. «Cette action sera soutenue par un effort plus marqué pour tendre vers la transparence de la gestion publique, une démarche qui s'inscrit parmi les objectifs de la réforme des structures et des missions de l'Etat. Cette réforme connaîtra prochainement des concrétisations significatives en ce qui concerne la répartition des rôles et des responsabilités entre les différents niveaux de l'administration publique dont le chevauchement actuel est source d'importants dysfonctionnements», poursuit-il. L'appareil administratif connaît des lourdeurs bureaucratiques inadmissibles. Il constitue la seconde priorité dans les préoccupations du chef de l'Etat. On ne sait s'il établit un lien étroit entre toutes les réformes en chantier, en remodelant le socle qu'est le texte de Constitution, ou s'il s'agit de simples recompositions désarticulées. «La mise en oeuvre concernera également, entre autres transformations, l'adaptation des statuts de la fonction publique aux exigences de plus grande efficacité et de meilleure réactivité qui doivent, à l'avenir, caractériser les modes d'intervention de l'Etat. L'intervention de l'Etat est cruciale en regard du défi que notre pays est en train de relever pour assurer son développement. L'ampleur des programmes en cours, leur diversité, leur nécessaire articulation, leurs enjeux financiers ainsi que leur impact sur le processus de développement économique et sur le quotidien des citoyens nous font une obligation de les mener à bien dans la consistance, la qualité et les délais prescrits. C'est pourquoi j'attends des structures de l'Etat, à tous les niveaux, qu'elles élèvent le taux de rigueur dans leur action et qu'elles développent davantage d'initiative et de vision prospective dans le cadre de la réalisation de ces projets, mais aussi dans la prise en charge de l'ensemble de leurs missions. La mission de moderniser l'organisation des services publics, de rationaliser leur gestion et d'améliorer la qualité de leurs prestations. La mission d'assurer l'efficience des pouvoirs de contrôle de l'administration, tout en éliminant les excroissances bureaucratiques ainsi que les freins à l'initiative créatrice et à l'activité», explique-t-il. En somme, il s'agit, aux yeux du chef de l'Etat, de «prendre acte, de la nouvelle étape en apportant les aménagements propres à fluidifier le fonctionnement institutionnel du pays et à élargir le champ d'exercice des libertés publiques.» Dans un autre cadre, il s'agit de «rationaliser les règles relatives à la constitution de la représentation citoyenne au sein des instances élues en les débarrassant des perversions qui en dénaturent l'esprit. Mais il s'agira, aussi, par une saine pratique de cette représentation, évitant notamment le détournement des mandats électifs à des fins personnelles, d'accroître la confiance des citoyens dans les assemblées élues et dans le principe démocratique qu'elles sont en charge d'incarner et de promouvoir». Ainsi, Bouteflika se prononce, pour la première fois, sur la qualité du scrutin qu'il aurait souhaité. Rappelons qu'il avait manifesté sa gêne due au fort taux d'abstention par des gestes, sans toutefois, condamner un scrutin dont il partage l'échec avec ses principaux soutiens. Il saisit l'occasion solennelle du 5 Juillet pour mettre les pendules à l'heure. En mettant en exergue le «détournement des mandats électifs», il fait une nette allusion à tous ceux qui ont décidé de monopoliser les postes politiques, par des prouesses qui donnent des indications précises sur la volonté de privatisation des institutions de l'Etat. Bouteflika s'inscrit donc en faux contre ces agissements qui engagent, qu'il le veuille ou non, le devenir d'une nation. Il rappelle les phases de reconquête de souveraineté nationale, soulignant que le mérite revient à tout le peuple et non point à une poignée d'hommes qui se croient dotés de dons divins. Bouteflika milite pour une refonte profonde dans tous les domaines, afin de mettre l'Algérie au «diapason» des autres nations. Les potentialités sont là. Elles sont énormes. L'université algérienne est productive. C'est notre principal atout. Il faut le capitaliser