Il est prévu également le renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la magistrature. Doucement mais sûrement, la politique de renouvellement du personnel, à la tête des institutions en charge de l'Etat, poursuit son bonhomme de chemin. Ce qui n'était que simple spéculation tend à devenir réalité. Révélé une première fois par Djamel Laïdouni, président du Syndicat national des magistrats (SNM), le mouvement dans le corps de la magistrature aura bel et bien lieu au début du mois prochain. «Le bureau permanent a été désigné récemment et sera chargé de la préparation de la prochaine opération qui interviendra cet été», a-t-il affirmé le mois de mai dernier. La liste des concernés, concoctée par le bureau permanent du Conseil supérieur de la magistrature, serait même sur le bureau du premier magistrat du pays. Juges, juges d'instruction, présidents de tribunaux, procureurs de la République, conseillers, présidents de chambres exerçant au niveau des différents cours et tribunaux sont aux aguets. Plus de 400 magistrats seraient concernés par ce mouvement. Dans le cadre de l'assainissement de la fonction, plus d'une quinzaine de magistrats sont passés devant le conseil de discipline du Conseil de la magistrature dont six ont été radiés, rappelle-t-on. Plus d'une dizaine d'autres ont été mis à la retraite pour diverses raisons. En revanche, des magistrats seront promus. Une vingtaine seront désignés dans les fonctions de présidents de cour et de procureurs généraux. Sur un autre plan, il est prévu le renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la magistrature du fait de l'expiration de leur mandat le 23 août prochain. «La consolidation de l'Etat de droit devra être poursuivie à travers, en particulier, la continuation du programme de rénovation de l'institution judiciaire, qui ira de pair avec un niveau d'exigence accru en ce qui concerne les performances d'ensemble du système et la qualité individuelle des magistrats», soulignait le président de la République dans son discours annuel prononcé devant les cadres du ministère de la Défense nationale. «Cette action sera soutenue par un effort plus marqué pour tendre vers la transparence de la gestion publique, une démarche qui s'inscrit parmi les objectifs de la réforme des structures et des missions de l'Etat. Cette réforme connaîtra prochainement des concrétisations significatives en ce qui concerne la répartition des rôles et des responsabilités entre les différents niveaux de l'administration publique dont le chevauchement actuel est source d'importants dysfonctionnements», a encore dit le chef de l'Etat. Aussi, le magistrat ne «doit pas», comme l'a rappelé M.Bouteflika, être seulement un simple technicien du droit ou un expert appliquant de manière mécanique des règles plus ou moins précises. Il se doit, soulignait-il, être imprégné de hautes valeurs morales et du sens de l'équité, seuls à même de garantir son indépendance car il y va de la crédibilité de la Justice et de l'Etat. Néanmoins, il y a lieu de préciser que cette indépendance «ne doit pas se traduire par le bon vouloir du juge s'exprimant en contre-pouvoir et agissant en dehors des limites que lui imposent les lois, car ce n'est pas la meilleure manière de servir la justice». La Justice a été l'un des premiers chantiers des réformes de l'Etat initiées par le premier magistrat du pays, rappelle-t-on.