Tout au long de ces Jeux africains, s'il y a bien un service qui aura beaucoup de travail, c'est bien celui du contrôle antidopage. La sous-commission médicale, que préside le Dr Zahir Bensoltane, est appelée à redoubler d'efforts pour que ce service réponde le mieux possible aux exigences du contrôle du sport de haut niveau. Rien ne sera laissé au hasard et les athlètes, tous sports confondus, doivent s'attendre à être contrôlés à tout moment, à tout endroit. «C'est la règle universelle qui veut que les tests peuvent être entrepris inopinément à n'importe quel moment, dans n'importe quel site» nous dira le Dr Bensoltane qui nous explique que le service qu'il dirige oeuvrera dans la stricte application des recommandations de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Les Jeux africains organisés sous l'égide du CIO ne peuvent échapper à une telle démarche qui entend faire la guerre aux tricheurs qui se servent de produits prohibés pour augmenter leurs capacités physiologiques et physiques en vue de remporter des titres. Mais elle vise, également, et surtout, à jouer un rôle sensibilisateur auprès d'une population d'athlètes plutôt fragile lorsqu'il s'agit d'histoire de gros contrats et de gros sous quand le succès sportif est là. Nul ne contestera le fait que devant les sommes de plus en plus importantes qui sont gagnées grâce au sport, l'athlète tombe facilement dans les rets de l'interdit. A l'occasion de ces Jeux africains, l'AMA s'est impliquée en disposant dans le centre principal de presse du stade du 5-Juillet d'un stand d'information où une documentation et des informations sont proposées aux représentants des médias. Par ailleurs, le vice-président de l'AMA, le Dr Jean-François Lamour, ex-ministre français de la Jeunesse et des Sports et ex-médaillé d'or des Jeux olympiques en escrime, qui assistera demain à la cérémonie d'ouverture des Jeux africains, animera cet après-midi, à 15h00, au Centre international de presse du Bd Frantz Fanon, une conférence de presse. Il faut dire que l'AMA sera bien présente lors des Jeux africains avec 11 experts qui seront là pour superviser le déroulement des opérations. D'un point de vue pratique, il y aura 18 stations de contrôle réparties à travers tous les sites de compétitions et une station centrale installée au niveau du Centre national de médecine sportive. La sous-commission médicale chargée du contrôle antidopage est composée de cinq médecins dont le Dr Bensoltane. C'est elle qui coordonnera toutes les opérations. Celles-ci seront confiées à une équipe de cinq médecins ACD (agent de contrôle antidopage) qui seront assistés par une centaine d'agents exécutants (50 filles et 50 garçons). Ces derniers sont, pour la plupart, des étudiants qui ont été formés spécialement pour cette mission qui consiste à aller vers l'athlète, à lui notifier qu'il a été désigné pour être contrôlé et à l'accompagner jusqu'au centre de contrôle. Aucun sportif ne sait s'il sera contrôlé sauf ceux qui remportent les médailles qui le sont d'office et les contrôles peuvent s'effectuer sur le lieu de la compétition, à l'entraînement ou même au village. Le jour même, tous les échantillons sont regroupés et envoyés vers le laboratoire de Tunis. Signalons que des tests spécifiques d'EPO (érythro-poïétine osseuse) seront effectués au cours de ces Jeux et ce sera au laboratoire de Paris de les analyser. Ceci ne manque pas de nous faire rappeler que l'Algérie devait disposer de son propre centre de contrôle antidopage, ne serait-ce qu'à titre expérimental pour ces joutes. Les promesses sont belles, mais elles sont rarement tenues. En tout cas, c'est bien vers Tunis et Paris que les échantillons prélevés lors de ces Jeux africains seront acheminés.