En diffusant en boucle un message d'Al Qaîda au Maghreb, revendiquant l'attaque kamikaze, la chaîne qatarie joue le rôle de porte-voix des terroristes. Lorsqu'en Algérie la terre brûle, à Al Jazeera on jubile! Les patrons de Ouaddah Khanger, le «présumé» directeur de l'information de cette chaîne, n'attendent que les nouvelles de «soufre» en provenance de notre pays pour signer leur «audimat». Et cette conception macabre de l'actualité algérienne a, depuis la naissance de cette chaîne pas comme les autres, une coïncidence historique: Al Jazeera et Al Qaîda sont nées dans la même année. Le jour même de l'attentat meurtrier perpétré contre une caserne de l'ANP à Lakhdaria, Al Jazeera donne libre cours à ses accointances et diffuse un message audio à travers lequel Al Qaîda au Maghreb islamique revendique l'attaque kamikaze qui a coûté la vie, selon des sources sécuritaires, à dix militaires au moins et cinquante blessés, en majorité des appelés de contingent. La photo d'un certain Souheib Abou Al Malih est montrée. Le présumé kamikaze, qui a assassiné plus de dix jeunes appelés, auxquels il ne restait que quelques jours avant la «quille», gagne la postérité grâce à Al Jazeera. La chaîne, installée à Doha, a diffusé en boucle «l'intégralité» du message audio faisant la propagande à Al Qaîda. On est vraiment loin du professionnalisme et de la rigueur dont fait preuve la chaîne Al Manar libanaise. Pour les Algériens, en général, et la famille du jeune Bouabaz Samy -un des militaires morts dans l'attentat et enterré jeudi à El Milia avec les honneurs dus à son statut de «chahid»- en particulier, les auteurs du crime n'ont aucun rapport avec le djihad. En évoquant cet attentat, nos sources nous ont parlé d'un certain A. Rabah, âgé de 32 ans et natif de Lakhdaria. Ce terroriste a servi Al Qaîda en Irak. Après son retour en Algérie, on lui aurait confié la mission de recrutement de kamikazes (voir notre édition du jeudi 28 juin 2007 l'article intitulé «Dans l'enfer des maquis du Gspc»). A Rabah mettait ses connaissances acquises en Irak au profit de katibet Al Farouk dirigée par l'émir Ahmed Dakoumi, lui aussi originaire de la région. Lorsqu'on a fait l'Irak et qu'on maîtrise la fabrication d'explosifs et qu'on est originaire de la région de Lakhdaria, cela ne peut, selon nos sources, que conforter l'hypothèse suivante: le kamikaze a été pris en charge par ce groupe. Il a subi un véritable lavage de cerveau, c'est systématique, et envoyé à «l'enfer» sans qu'il ne se rende compte de ce qui l'attend. Issus de la même région, les éléments du groupe ont bénéficié de soutien sur place, ont estimé nos sources. Et puis, ils ont eu tout le temps pour préparer leur coup. Un coup auquel ils voulaient donner la plus grande audience en perpétuant un horrible carnage. Toutefois, les répercussions de cet attentat ne vont désormais plus tarder. Les forces de sécurité, qui ont été appelées par le chef de l'Etat, la veille du 5 Juillet, à poursuivre leurs opérations de ratissage et de nettoyage, vont resserrer davantage l'étau qu'elles maintiennent autour des principaux groupes armés. L'éradication de la bête immonde est devenue une exigence, même si, en parallèle, les portes demeurent toujours ouvertes à ceux qui veulent déposer les armes. L'attentat de Lakhdaria est venu rappeler à certains cercles politiques les véritables intentions d'Al Qaîda à l'égard de l'Algérie. Se nourrissant de la fitna qu'elle n'a cessé d'alimenter en Irak et qu'elle alimente au Pakistan et en Palestine, Al Qaîda s'acharne à isoler l'Algérie et à la maintenir dans une forme de «ghetto» de telle manière que même la bonne santé financière de notre pays perd son caractère de stimulant des potentiels investisseurs étrangers.Pour atteindre cet objectif, «l'empire de Ben Laden et de Zawahiri and Co» ne recule pas devant l'assassinat d'appelés, de femmes et d'enfants. Voilà la définition du djihad qu'a la nébuleuse islamique qui s'avère n'être qu'un syndicat du crime de même que ses sous-traitants au Maghreb, à l'image de Droukdel Abdelmalek alias Abou Mossaâb Abdelouadoud.