Ce dernier a toutes les raisons d'être optimiste, mais cette affaire nous a habitués à des rebondissements inattendus. Une semaine décisive pour le mouvement El Islah. Le Conseil d'Etat devra trancher mardi prochain dans le conflit opposant les deux tendances du parti depuis déjà trois ans. Qui aura le dernier mot? A question pertinente, réponse pertinente, d'autant que le dossier a connu des rebondissements souvent surprenants et inattendus. Le suspense est à son comble. A l'heure actuelle, les deux formations refusent de se prononcer sur l'issue de cette crise, pour dit-on «ne pas interférer dans le travail de la justice». Hasard du calendrier ou démarche volontaire? Les deux ailes d'El Islah ont tenu, ce week-end, la réunion de leur commission d'évaluation respective. Toutes les deux avec le même ordre du jour: «Les préparatifs des élections locales». Mais l'une d'entre elles devra revoir sa stratégie après le 24 juillet. Djaballah a toutes les raisons d'être optimiste, après avoir repris mercredi, et d'une manière officielle, le siège national du parti à Bir Mourad Raïs, à la suite de la décision rendue par la cour d'Alger, mercredi dernier. Un énième désaveu pour les redresseurs, mais la bataille n'est pas encore perdue. Jusqu'à nouvel ordre, Djahid Younsi garde toujours la présidence du parti, en vertu du congrès tenu les 1 et 2 mars 2007, et au cours duquel Djaballah et trois de ses proches collaborateurs ont été exclus de la formation. Une situation que ce dernier compte «corriger», si le Conseil d'Etat tranche en sa faveur. C'est ce qui ressort de la réunion tenue jeudi à huis clos et qu'il a présidée au siège national du parti, avec ses cadres. «Nous comptons reprendre les choses en main juste après la fin du feuilleton judiciaire qui dure depuis trois ans», affirme M.Benkhelaf. Dans ce sens, la première étape sera la «tenue du congrès qui devra en quelque sorte entériner la décision de justice». Dans le nouvel Islah, c'est-à-dire celui de l'après-24 juillet, «il n'y aura pas de place pour les redresseurs». Djaballah a réitéré cette position, jeudi. «La porte est ouverte à tous les militants du parti. Exception faite pour la minorité qui a déstabilisé le parti et l'a noyé dans une crise.» Si tout va bien pour le leader islamiste, le congrès du parti aura lieu avant la tenue des élections locales: «Pour ne pas subir encore une fois l'exclusion», soutient-on au sein du parti. Rappelons que le ministère de l'Intérieur a empêché El Islah (version Djaballah) de participer aux législatives, ouvrant la porte ainsi à la liste de Djahid Younsi. Cette dernière a enregistré un échec cuisant le 17 mai. Jeudi, la direction du parti, issue du congrès du 1er mars, qui a réuni les cadres d'Alger, a laissé entendre que «le chemin est encore trop long.» et que l'avenir du parti, est suspendu au verdict du Conseil d'Etat, qui pourrait remettre en cause toutes les décisions de la chambre administrative de la cour d'Alger. En attendant le verdict, les préparatifs pour les élections locales «sont déjà entamés.» Younsi a annoncé, jeudi, qu'il présidera d'autres réunions dans plusieurs wilayas du pays. L'issue que prendra la bataille judiciaire, déterminera l'avenir de chaque «camp» dans le parti.