En attendant la décision du Conseil d'Etat, les deux ailes rivales se préparent normalement aux élections. Rien n'est sûr au mouvement El Islah. Sa participation aux élections locales risque d'être compromise. Les deux parties en conflit se préparent normalement pour le rendez-vous du 29 novembre prochain. Qui des deux tendances participera? Nul ne le sait. La décision revient au Conseil d'Etat. Une fois le verdit prononcé, soit Djaballah, soit les redresseurs représenteront le parti aux prochaines joutes électorales. Prévu en juillet dernier, le verdict du Conseil d'Etat a été reporté à une date ultérieure. Contacté hier par nos soins, M.Benkhelaf, proche collaborateur de Abdallah Djaballah, a fait savoir que la décision du Conseil sera, probablement, rendue avant la fin du mois en cours. «Si le Conseil d'Etat se prononce sur cette affaire d'ici la fin septembre on fera tout notre possible pour participer aux élections.» Notre interlocuteur espère que l'affaire sera bientôt programmée dans la session du Conseil d'Etat. «Le président de la chambre administrative au niveau du Conseil d'Etat a repris hier son travail», a t-il souligné. M.Benkhelaf espère que le Conseil ne traîne pas. Au sein du parti de Djaballah, les choses avancent en toute sérénité. Le parti ne perd pas son temps, même si tout dépend de la justice. Comme toutes les formations politiques, il se consacre aux élections. «On est en train de préparer notre participation aux élections», a déclaré M.Benkhelaf. Le parti a organisé des universités d'été dans plusieurs régions du pays pour mobiliser ses militants. Le parti refuse de baisser les bras et garde grand espoir. Effectivement, au cas où la décision est en faveur de cheikh Djaballah, tout sera fin prêt pour entrer dans la bataille électorale. «On sera représenté à travers toutes les wilayas», assure M.Benkhelaf. Si la décision est en faveur de Djaballah, poursuit M.Benkhalef, le parti compte tenir son congrès en début octobre prochain. Dans le cas où le Conseil consultatif donne gain de cause aux redresseurs, le front de Djaballah menace, d'ores et déjà, de boycotter les élections. Le conseil consultatif du parti va se réunir les 25 et 26 septembre prochains pour prendre la décision finale concernant les élections. Or, vu sa complexité, l'affaire risque de traîner encore dans les tiroirs du Conseil d'Etat. Ce dernier va remettre le compteur à zéro pour traiter de nouveau l'affaire. Pour rappel, le 12 juillet dernier, la chambre administrative près la cour d'Alger, sur demande du parquet, décide de retourner à l'instruction. Selon l'avocat de Djaballah, un document remis par une partie, non identifiée, était à l'origine de ce revirement. Cette décision a été vivement dénoncée par le parti de Djaballah. Ce dernier voit en ce jugement une volonté d'écarter le leader d'El Islah de la vie politique. «L'objectif de ce report étant d'empêcher El Islah, tendance Djaballah, à participer aux élections locales», a estimé Benkhelaf. Enfin, que ce soit du côté de Djaballah ou des redresseurs, le jeu est loin d'être fait. Tout le monde retient son souffle, en attendant le verdict.