Il a ajouté que les services de sécurité redoublent de fermeté face à ce regain de violence. On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. La lutte antiterroriste a pris un nouveau tournant. C'est ce qu'a affirmé Ali Tounsi, patron de la Dgsn, qualifiant la nouvelle offensive contre les maquis et les caches du Gspc. Désormais, c'est la tolérance zéro. Les services de sécurité affichent une fermeté nouvelle face au regain de violence. Pour Ali Tounsi, s'exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, l'équation est simple: «Se rendre ou disparaître». «Les terroristes sont véritablement traqués», explique le premier policier de la Direction générale de la Sûreté nationale. Il s'agit en quelque sorte d'une lutte «hybride», comprenant toutes les forces de sécurité. C'est une stratégie du tout-sécuritaire. Ali Tounsi a fait savoir que l'ensemble des corps de sécurité sont en concertation. Cela dit, de nouvelles techniques basées principalement sur le renseignement sont mises à contribution. L'objectif primordial étant de combiner les efforts et mener une bataille efficace. Il faut dire, vu l'arsenal de guerre mobilisé contre les terroristes, que l'Armée nationale est passée à un stade qualitatif de la lutte antiterroriste. Les derniers groupes du Gspc qui tentaient un coup médiatique à travers des attentats sanglants, ont été sérieusement affaiblis par l'effet retour de manivelle. Plusieurs terroristes ont été abattus à la suite de grands ratissages opérés par l'Armée nationale populaire. Dans son interview, le patron de la Dgsn a précisé que «les services de sécurité n'ont jamais sous-estimé la nuisance des terroristes toujours en activité». Cette précision vient en réponse aux thèses selon lesquelles les maquis du Gspc se vident de plus en plus. Autrement dit, les terroristes capturés lors des précédentes opérations militaires ainsi que les repentis avaient fait état d'une situation vulnérable des groupes armés dans les maquis. En un mot, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat ne doit sa survie qu'à une poignée de terroristes privilégiés, à en croire des renseignements, récemment recueillis. Désormais, les corps de sécurité, notamment la police, seront renforcés en effectifs et en moyens des plus sophistiqués, explique aussi le patron de la Dgsn. Selon M.Tounsi, environ 15.000 agents de l'ordre seront recrutés dans les trois ans à venir. Il va falloir atteindre la barre des 200.000 hommes, dira Ali Tounsi. «Nous devons couvrir l'ensemble du territoire national et assurer une formation de qualité car le nombre actuel est insuffisant et ne dépasse pas un agent de sécurité pour 410 à 420 citoyens», souligne encore Ali Tounsi, qui précisait les prochains objectifs de son département. Trois priorités sont inscrites dans l'agenda des services de sécurité. Il s'agit de la lutte contre le terrorisme, la drogue et le crime organisé. Un travail d'assainissement a, d'ores et déjà, été lancé dans les rangs de la police. Cette action est intervenue après que certains agents eurent été confondus par un comportement douteux. Plusieurs autres agents ont été radiés des corps de la police et poursuivis en justice pour activité illégale, contraire aux moeurs de la profession, a-t-il été indiqué, par ailleurs. La police va se doter aussi d'un statut particulier qui est actuellement en examen à la chambre basse du Parlement. «Les agents seront astreints à des servitudes très dures aux fins de les préparer aux prochaines missions.» Mais ceux-ci bénéficieront, à la faveur du nouveau statut, d'une protection nécessaire pour eux ainsi que pour leurs familles, a ajouté Ali Tounsi. Pourquoi l'Algérie est-elle passée de pays de transit de drogue à celui de consommateur pour arriver au statut de pays producteur? A cette question, le premier policier d'Algérie a simplement affirmé que la lutte contre ce fléau «est la responsabilité de tout le gouvernement». Et d'ajouter: «Même si l'Algérie a consenti des efforts colossaux (dans la lutte contre le fléau) les voisins n'en font pas autant».