L'idée de la commune d'organiser une foire n'est pas du goût des commerçants. Le bras de fer qui oppose les responsables de la commune de Béjaïa aux commerçants autour de l'organisation d'une foire commerciale connaît, depuis hier, un durcissement. Conséquemment à l'échec des pourparlers entre les deux parties, les commerçants ont décidé de mettre à exécution la menace de grève générale proférée déjà lors de l'assemblée générale du 7 juillet dernier, soit au lendemain de l'annonce de la tenue d'une foire commerciale. Dans une déclaration, qui nous est parvenue hier, le bureau communal de l'Ugca de Béjaïa a appelé tous les commerçants de la ville à baisser rideau demain en signe de protestation contre le maintien de la manifestation de la discorde. A travers cette action qui sera appuyée par un rassemblement devant le siège de l'APC, les commerçants frondeurs entendent exiger l'annulation de la foire prévue pour mardi prochain et «rendre la dignité au commerçant». L'affaire remonte au début du mois en cours, lorsque la commune de Béjaïa a autorisé un opérateur à organiser, à compter du 1er juillet, conformément à la réglementation qui donne droit à la commune d'initier ce genre de manifestation deux fois par ans, l'animation de la ville. La réaction des commerçants ne s'est pas fait attendre. Réunis en assemblée générale, ils ont opté pour un débrayage dans le cas où la commune n'annulerait pas la manifestation en litige. Les commerçants estimant alors que la manifestation leur porterait un préjudice grave sur le plan financier. Les pourparlers engagés n'ont pas abouti. L'ultime réunion de crise tenue au siège de l'APC s'est soldée par un nouvel échec. Si l'Ugca parle de la défense des intérêts des commerçants, l'APC évoque les textes de loi et le souci d'animer la ville en cette période estivale. L'incompréhension s'installe et le ton monte. Dans ce bras de fer, qui ne profite d'ailleurs pas aux consommateurs, les commerçants veulent-il imposer leur diktat? La question sort de la bouche d'un citoyen. Elle a le mérite de clarifier l'état d'esprit de l'opinion publique qui se singularise par des avis partagés. En cette période de gros achats, toutes les occasions en mesure de soulager le portefeuille du citoyen sont les bienvenues et cette foire commerciale en est une, disaient hier de nombreux citoyens questionnés à ce sujet. D'autres estiment qu'au vu des prix pratiqués par les participants, cette manifestation n'aura de la foire que le nom. En d'autres termes, cette foire ne leur apportera rien de plus. Il reste à savoir si les commerçants vont souscrire au mot d'ordre de grève sachant que l'Ugca ne représente pas tous les commerçants. Les gérants des cafés, les boulangers et les épiciers sont appelés à assurer le service minimum jusqu'à 10 heures. Il est utile de rappeler que ce genre de conflit n'est pas le premier du genre à Béjaïa. Par le passé, les commerçants et la commune ont eu à s'affronter autour de l'organisation des foires. Ce conflit qui s'éternise singularise bien Béjaïa du reste des wilayas du pays, faut-il le relever.