Certains commerces, dont les pharmacies, les magasins d'alimentation générale, les buralistes et les débits de boissons, ont fonctionné normalement. La guerre contre les foires se poursuit à Béjaïa. Les commerçants ont une nouvelle fois fait preuve de leur détermination à mettre fin à ce qu'ils appellent «l'organisation anarchique et interminable de foires» accusée par la même occasion de nuire à leur activité, «clochardisée» selon eux. Une fois n'est pas coutume, les commerçants frondeurs ont soulevé l'érosion du pouvoir d'achat. L'une de leurs pancartes dénonçait «la politique de paupérisation». S'agit-il d'une tentative de brasser large? Les commerçants sont-ils aussi touchés par la fièvre des étals? Ils étaient en tous les cas environ 150 commerçants hier à prendre part à la manifestation du jour, «ce qui est très peu», selon les propos de M.Mammas, président du bureau communal de l'Ugca de Béjaïa. «Les commerçants se sont quelque peu démobilisés en comparaison avec la dernière manifestation», affirmait-il hier tout en soutenant que «la pression restera de mise jusqu'à ce que nos revendications soient satisfaites». De la Maison de la culture au siège de la commune de Béjaïa, les marcheurs, en majorité des professionnels du textile, ont exigé «l' application du décret ministériel n°07-217 du 10 juillet 2007», lequel décret régit dans le détail l'organisation des manifestations économiques «et son application réglera la situation», diront, convaincus, les commerçants de Béjaïa. Cela n'a cependant pas mobilisé l'ensemble de la corporation. Certains commerces dont les pharmacies, les magasins d'alimentation générale, les buralistes et les débits de boissons ont fonctionné normalement. Interrogés, les non-grévistes disent épouser les revendications, notamment celles liées à l'imposition, mais ne suivent pas le mot d'ordre de grève sans avoir des explications. Si jusque-là, toutes les protestations des commerçants ont abouti à chaque coup à la suspension de la foire qui s'y tient en parallèle, ce n'est pas le cas hier puisque la foire «Gouraya», principale manifestation visée par la protestation du jour, est restée ouverte. De leur dignité jusqu'à la réduction du taux d'imposition en passant par le recouvrement des droits des commerçants à la place Ifri, les commerçants de la commune de Béjaïa démarrent mal face au «mutisme des pouvoirs publics». Ils en appellent à d'autres soutiens comme le témoigne ce volet social soulevé pour la première fois dans une plate-forme de revendications, qui est, de l'avis général, nationale.