La visite de Nicolas Sarkozy en Libye revêt un caractère hautement politique. La libération des infirmières et du médecin bulgares a visiblement décrispé les relations tendues entre Paris et Tripoli. L'affaire a empoisonné, huit ans durant, les relations entre l'Union européenne et la Libye. Son dénouement aura pour effet de remettre en selle le guide de la Révolution libyenne sur la scène internationale. Cela devrait favoriser la réintégration de son pays dans le concert des nations. Le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, a rencontré, mercredi dernier, à Tripoli, le colonel Mouamar El Gueddafi. Une visite de vingt-quatre heures rehaussée par la signature d'un mémorandum d'accord sur la coopération franco-libyenne dans le domaine du nucléaire civil. Il prévoit de doter Tripoli d'un réacteur nucléaire pour lui permettre de procéder à la dessalinisation d'eau de mer. Un objectif dans l'immédiat, car beaucoup de travail reste à réaliser afin d'étudier la faisabilité d'un projet d'une telle envergure. Une mission d'experts avait déjà séjourné en Libye, à cet effet. Claude Guéant, secrétaire général de la présidence française, a déclaré à la presse que le projet vise à fournir à la Libye un réacteur nucléaire qui permettra la fourniture d'eau potable en dessalinisant l'eau de mer. Il est, cependant, quasiment acquis que la libération des infirmières et du médecin bulgares a conditionné la décrispation des relations franco-libyennes. L'amorce d'une nouvelle ère de coopération entre les deux Etats se précise. Le secrétaire général de la présidence française, M.Guéant, qui a accompagné à deux reprises Mme Sarkozy en Libye pour aider à la libération des ressortissants bulgares, a confié: «Cette libération a rendu possible une coopération renouvelée tant entre la France et la Libye qu'entre l'Union européenne et la Libye.» L'embellie et le réchauffement des relations de la Libye avec ses partenaires européens ont été confirmés, quelque temps auparavant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abderrahmane Chalgham. La France et la Libye s'apprêtent à signer un accord de partenariat militaro-industriel et un mémorandum d'accord dans le domaine de l'énergie nucléaire civile, a fait savoir le diplomate libyen. L'accord signé entre les ministres français et libyen des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et Abderahmane Chalgham, en matière de défense, prévoit à renforcer la sécurité et la stabilité entre les deux pays et la sécurité en Méditerranée et en Afrique. La coopération dans le domaine du matériel militaire est également à l'étude. Une coopération tous azimuts à inclure dans le contexte de la politique française de Nicolas Sarkozy au Maghreb.