Il s'appelle Sauveur Immagine et il est né à Alger en 1949, qu'il a dû quitter en 1962. Durant son enfance, les rochers et les plages de l'Amirauté n'avaient pas de secrets pour lui. Il est revenu chez nous il y a environ six mois pour représenter des entreprises françaises à la Foire internationale d'Alger. La spécialité de cet adjoint à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris consiste à s'occuper des actions et de la coopération internationale. Hier, au siège de Promex, à El-Alia, il a animé une conférence devant de nombreux opérateurs algériens, portant sur l'utilisation des carnets ATA, acronyme en français et anglais de «Admission temporaire/temporary admission». Ces carnets sont un outil entre les mains des opérateurs économiques qui veulent exporter des échantillons de leurs produits à l'étranger, pour les réimporter au bout d'un certain temps. Cela n'est possible que grâce à une coopération exemplaire entre le monde des affaires et les douanes en matière de facilitation du commerce international. Les carnets ATA permettent de réduire les coûts pour les exportateurs, simplifient le passage des frontières, suppriment la paperasserie, dans la mesure où importateurs et exportateurs utilisent un seul document pour toutes les formalités douanières. Délivré par la Chambre de commerce et d'industrie, le carnet ATA est reconnu par la douane, et cela en vertu de la signature par l'Algérie de la convention d'Istanbul de 1991. En gros, ces carnets couvrent les échantillons commerciaux, les matériels professionnels, les marchandises présentées lors de foires et expositions. En revanche, ces carnets ne couvrent pas les produits périssables, ou ceux qui sont destinés à des opérations de transformation ou de réparation. Ils sont mis, par les Chambres de commerce et d'industrie, à la disposition des exposants, agents commerciaux et autres hommes d'affaires. Mais d'autres opérateurs peuvent en bénéficier, comme les industriels du tourisme et des transports, ceux des loisirs et des concerts, les équipes de télévisions qui déplacent de gros équipements pour des tournages ou la couverture d'un événement sportif, politique ou artistique, et tout pays qui cherche à bénéficier de la mondialisation de l'économie. En Algérie, ce système est encore peu connu. Selon M. Kadri, directeur à la Caci, seulement cent carnets ont été utilisés en l'espace de dix ans.