M.Belkhadem porte deux casquettes: la situation qu'il gère dans l'une ne cède en rien aux colmatages qu'il tente sous l'autre. Abdelaziz Belkhadem est au milieu d'une violente tempête. Le chef du gouvernement, également secrétaire général du FLN (Front de libération nationale) est secoué, en cette période d'été par d'acerbes critiques. Le FLN est en pleine crise. Le gouvernement est dans le collimateur, vu la dégradation de la situation socioéconomique du pays. Nommé en mai 2006 à la tête du gouvernement à la suite de la démission de Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, le bilan du gouvernement Abdelaziz Belkhadem est loin de faire l'unanimité au sein de la classe politique nationale. Le premier à avoir annoncé que le gouvernement «n'a pas atteint ses objectifs» est son prédécesseur, Ahmed Ouyahia. Au moment où M.Belkhadem répondait aux questions des députés, lors de la présentation du programme du gouvernement, Ahmed Ouyahia réitèrait ses positions sur les ondes de la Chaîne II, vis-à-vis de l'action du gouvernement. Le secrétaire général du RND avait alors affirmé que «beaucoup de choses restent à faire». Et de préciser: «Il faut dire ce qu'il en est. Les projets ont beaucoup avancé, mais sans atteindre les objectifs escomptés.» Autrement dit, «les citoyens affrontent encore beaucoup de problèmes tels le logement et le chômage et d'autres maux», a-t-il expliqué. Egalement, le nouveau programme du gouvernement Belkhadem a été critiqué par les deux chambres du parlement. A l'APN, les député des partis, hors le cercle de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) ont mis en exergue «les insuffisances et les limites du nouveau programme». A la chambre haute, contre tout attente, ce sont finalement les membres du Conseil de la nation faisant partie du tiers présidentiel qui ont recensé les «anomalies» du programme présenté par le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem. Il a été qualifié comme étant un programme vide ne prenant pas en charge de manière concrète, les préoccupations des citoyens. Un bon nombre de députés ont appelé le gouvernement à «consolider la culture du dialogue et de l'écoute des problèmes des citoyens». Un malheur n'arrive jamais seul. Au sein du FLN, la situation interne n'est pas en faveur de M.Belkhadem. L'absence prolongée de Salah Goudjil aux réunions de l'instance exécutive a suscité des controverses. Jusque-là, aucune justification convaincante n'a été avancée. Le parti a enregistré des retards importants, notamment pour ce qui est de l'élaboration du bilan de l'Alliance pour les trois derniers mois lors desquels le FLN a présidé la coalition. A la lumière de ces données, tout porte à croire que le chef du gouvernement est attendu au premier virage par ses détracteurs...