Ces enfants, sourire aux lèvres, à la main des fanions aux couleurs de l'emblème national. Tout un symbole de la transmission de l'amour de la patrie et le devoir de mémoire. Une cérémonie émouvante s'est tenue à Icheridhène, vendredi dernier, et ce pour marquer la réinhumation de plus de 750 ossements de dépouilles enterrées dans le cimetière de Akkal Idjouhden (la terre combattante). «Durant la construction d'une maison de jeunes au village et lors de l'opération de terrassement, des ossements ont été déterrés. Suite à cette découverte, les jeunes du village ont alerté les autorités locales pour avoir l'autorisation de les exhumer. En présence d'un anthropologue, les ossements ont été examinés, datés et confirmés ainsi qu'il s'agissait bien des martyrs de la grande bataille de 1857», a déclaré M.Abdelkrim Chenoun, membre du comité d'organisation. L'opération initiée par le comité du village, sous la férule de M.Abdelkrim Chenoun, Si Moussa et d'autres natifs du village a nécessité plusieurs semaines de travaux et la mobilisation de tous les enfants d'lcheridhène, épaulés par I'APC de Aït Aggouacha. La cérémonie de réinhumation de ces 750 restes, est rehaussée par la présence des autorités locales, dont, entre autres, le secrétaire général de la wilaya, le chef de daïra de Ath Yanni, et le président de l'APC d'Aït Aggouacha. Par ailleurs, l'appel du coeur auquel ont répondu les natifs de la région, marqué par le retour au bercail de tous les expatriés du village, a été un très fort moment de recueillement, de souvenirs et de retrouvailles. La cérémonie a été aussi marquée par des témoignages sur les hauts faits de la résistance populaire de 1857, transmis de génération en génération grâce à la tradition orale. Ben Si Amara Ameur, président de l'APC d'Aït Aggoucha, souligne, à ce propos: «Il est important de transmettre le message que nous ont laissé nos martyrs à la jeunesse afin de les sensibiliser. Il est aussi important d'attirer l'attention des pouvoirs publics pour qu'ils s'impliquent dans l'écriture de l'histoire. La bataille d'Icheridène n'est pas un fait historique qui concerne seulement la région, mais elle fait partie du patrimoine national. Notre souhait voire notre objectif est de pouvoir réellement impliquer les autorités concernées pour la création d'un musée et d'un centre de recherche historique, afin de transmettre cet héritage aux générations futures.» Une wâada a été organisée, le traditionnel couscous, symbole de partage, de fraternité et de convivialité, unissant par ses effluves tous les présents dans le même élan patriotique. Puis l'après-midi a été consacré à diverses activités sportives et culturelles. L'innocence, ces enfants, sourire aux lèvres, à la main des fanions aux couleurs de l'emblème national. Tout un symbole de la transmission de l'amour de la patrie et le devoir de mémoire. Les milliers de convives ont ensuite eu droit à un festin et, en guise de clôture, un gala animé par une troupe d'«Idhabalène».