Les ministres de l'Agriculture et du Commerce seraient concernés par ce réajustement Le front social est en ébullition. A quelques encablures de la rentrée sociale, le pouvoir d'achat poursuit sa descente aux enfers. Plus personne n'est en mesure d'expliquer la soudaine hausse des produits de première nécessité. On se contente de rappeler que le lait et la semoule sont subventionnés et que la hausse en question n'est que le résultat de pratiques spéculatives. Mais, en ces moments-là, où étaient donc passés les services de contrôle? Les commerçants font la loi et personne ni rien ne pourrait arrêter leur course effrénée vers le gain facile. Saignant à blanc le consommateur, tous les moyens sont bons pour amasser des fortunes. Face à la prochaine rentrée sociale qui, au vu des derniers développements s'annonce explosive, une solution s'impose. Les ministres en charge des départements concernés seront rappelés à l'ordre ou carrément évincés du gouvernement. La seconde hypothèse est la plus plausible, d'autant plus que les mises en garde du chef de l'Etat à l'égard de certains ministres «défaillants» n'ont servi à rien. Le statu quo perdure sans profit pour personne. Un changement s'impose. De sources bien informées nous apprenons qu'un léger remaniement gouvernemental interviendrait au plus tard dans le courant de la semaine prochaine. Pas moins de cinq départements seraient concernés par ce réaménagement. Il s'agirait, entre autres, à en croire nos sources, des ministères de l'Agriculture et du Commerce. Ces derniers ont fait montre d'un désengagement quasi total des agissements des spéculateurs. Leur seul leitmotiv est que les prix sont régis par la loi de l'offre et de la demande et que l'Etat se contente de la régulation. Un argument qui fait la part belle aux «parasites» de l'économie nationale, qui y trouvent une bénédiction. D'autres départements liés aux grands chantiers du président seraient aussi concernés par le prochain remaniement. Quant au chef du gouvernement qui compte contenir la crise avant la rentrée sociale et le mois sacré du Ramadhan, il sera maintenu à son poste, indique-t-on de même source. Qu'est-ce qui est donc attendu de ce remaniement? A première vue, le chef de l'Etat qui a observé un long silence compte s'exprimer par les actes. Pour lui, le gouvernement qui est chargé d'appliquer son programme doit assumer pleinement ses responsabilités, et que le moindre faux pas ne serait pas toléré. C'est le message que le chef de l'Etat a voulu passer à l'occasion du premier conseil des ministres tenu au lendemain des législatives. Un scrutin qui, rappelons-le, avait enregistré un taux d'abstention record. Une véritable «raclée» pour le gouvernement, qui n'a pas su prendre en charge les attentes de la population. Le verdict populaire était une sanction au gouvernement et non au chef de l'Etat. Ce dernier, pour jauger sa côte de popularité a eu droit à des bains de foule dans toutes les wilayas où il s'est rendu. Sa décision de procéder à un remaniement, qui soit dit en passant, intervient à la veille des élections locales, vise à atténuer la tension sociale qui se fait grandissante. Il s'agit en effet d'être à l'écoute des préoccupations des citoyens en répondant à leurs attentes et surtout en leur disant la vérité. En somme, et tout le monde a dû le constater, la communication a, de tout temps, fait défaut chez nos décideurs, au point où c'est la rumeur qui s'érige en «source officielle». Cette année, les vacances auront été longues pour l'Exécutif, alors que l'on laissait entendre qu'un service minimum allait être assuré par les départements sensibles. Une chose est sûre, le remaniement de l'Exécutif, aussi minime soit-il, aura le mérite de faire renaître l'espoir auprès de la population qui attend toujours le «messie» pour soulager ses souffrances.