La question n'est pas de savoir qui va remplacer Droukdel, mais combien de temps tiendra encore le Gspc? Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, serait-il en difficulté au sein même de son organisation? Probable, dans la mesure où un début de fronde dans les rangs des terroristes qui sont sous sa coupe a été constaté au lendemain des attentats kamikazes du 11 avril dernier. De nombreux terroristes n'avaient pas hésité à se démarquer par peur et lâcheté de cette méthode suicidaire. Certains ont même pris attache avec Hattab, après l'avoir renié en prenant position avec Droukdel. Ce dernier, qui a tout fait pour exploiter à son profit l'affaire d'Abou El Haïthem, ex-chef de la zone II regroupant Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès, et acculer en même temps Hattab en raison de l'étroit lien entre les deux hommes, a renforcé son autorité grâce à une nouvelle garde prétorienne triée au volet. La poursuite des attentats suicides et l'étau sécuritaire qui continuait à se refermer autour du Gspc n'ont pas tardé à avoir des effets sur le moral du groupe. Selon des révélations faites par des repentis, ont confié des sources sécuritaires, Droukdel, accusé de favoritisme, était dans une mauvaise posture. Les katibas de Lakhdaria, Bordj Menaïel et Zemmouri commençaient à se manifester et reprochaient à Droukdel son incapacité à diriger le Gspc, branche, dit-on, d'Al Qaîda. La condamnation des attentats du 11 avril dernier par Hattab et les tractations menées entre les services de sécurité et Benmokhtar en vue d'un éventuel retrait, ont constitué des faits saillants d'un groupe versé dans la plus grande criminalité après avoir lamentablement échoué à faire passer son projet au sein de l'opinion publique nationale. Même le bruit médiatique provoqué par l'énigmatique allégeance à Al Qaîda ne portait plus. Pour le tristement célèbre Droukdel, c'est apparemment le début de la fin. Les terroristes originaires de l'Est et du Sud, confient nos sources, ne le portaient pas en odeur de sainteté. Certains l'accusent d'avoir vendu Nabil Sahraoui, le Batnéen. D'autres le tiennent pour responsable dans les déboires de Benmokhtar et puis la mise à l'écart d'Abou El Haïthem à propos d'une histoire de ghanima (dont l'information avait été publiée par L'Expression) et de Hattab. Aujourd'hui, la question n'est pas de savoir qui va remplacer Droukdel au cas où ce dernier est mis à l'écart d'une manière ou d'une autre: elle est de savoir combien de temps tiendra encore le Gspc? Un groupe tout le temps déstabilisé par des luttes intestines et par des rivalités qui menacent déjà de faire de graves révélations sur les soutiens et l'argent de cette organisation criminelle. Nos sources, qui n'ont pas confirmé la tenue d'une réunion, ont, en revanche, souligné que plusieurs repentis ont révélé que Droukdel compte ses jours à la tête du Gspc.