Le secteur de l'habitat et de l'urbanisme n'est pas près d'être au rendez-vous du programme quinquennal. C'est devenu une coutume chez les représentants du gouvernement. Chaque sortie sur terrain a son lot de réprimandes et de remises en cause. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, n'a pas dérogé à la règle. Lors de sa visite d'inspection effectuée samedi à Annaba, Nourredine Moussa a émis plusieurs réserves. Il a même remis en cause l'aboutissement du programme du million de logements, conçu pour résorber l'habitat précaire, notamment dans son volet relatif au rural. Cette visite sur terrain a permis au premier responsable du département d'identifier les dysfonctionnements caractérisant le secteur de l'habitat et de l'urbanisme dans la wilaya de Annaba, notamment le non-respect des délais de réalisation. Ce dernier, faut-il le souligner, est le facteur commun des différents chantiers de construction. Ces retards sont attribués par les entreprises du bâtiment à la flambée des prix des matériaux de construction, notamment le sable et le ciment. Au cours de sa première halte à la daïra d'El Bouni, le ministre a inspecté le projet de 4915 logements ruraux d'une enveloppe budgétaire de 3,6 millions de dinars. Un programme à la traîne puisque sur l'ensemble de ce programme seuls 2234 logements ont été achevés et 2563 sont en cours de réalisation, pendant que 112 attendent leur lancement. Le coup de starter n'est pas près d'être donné en raison de l'implantation de baraquements sur le site. Celui-ci, à l'instar de celui des 400 logements de Bouzaâroura, lancés en 2004, est le plus affecté par les retards. Des retards ayant fait sortir le ministre de ses gonds l'amenant à exhorter l'entreprise en charge de la réalisation à honorer ses engagements. Le message reste valable pour toutes les entreprises sans exception aucune. «Ne vous considére-pas indispensables, soit vous honorez vos engagements, soit vous assumez les conséquences qui pourraient être prises à votre encontre...», clame le ministre. D'ailleurs, le ministre a décidé de dépêcher une commission d'inspection pour s'enquérir de la situation. La réserve retenue par Noureddine Moussa est le suivi des chantiers et l'aspect architectural qu'il juge déplorable. «Nous avons massacré nos centres urbains qui, aujourd'hui, ne ressemblent pas à des villes, alors, il ne faut pas massacrer nos zones rurales...», a-t-il déploré. Et d'ajouter: «Le suivi des chantiers semble être une caractéristique rarissime, c'est pourquoi j'exige de la rigueur et du sérieux, faute de quoi des mesures portant sanction pourraient être prises...» Effectivement, les remarques font ressortir que sur les 22.000 unités, toutes formules confondues, seules 4000 ont été réalisées et réceptionnées. Le reste traîne. En conclusion, le ministre avouera que «la wilaya d'Annaba ne pose pas de problème de quantité, mais de qualité». D'ailleurs, les mêmes remarques ont été formulées hier à Constantine où le ministre a tenu une séance de travail avec les responsables locaux. Au cours de cette séance, le ministre a mis l'accent sur l'esthétique des constructions.