Tizi Ouzou a connu, hier, sa seconde journée de trêve, une trêve certes précaire, mais que quelques dizaines de jeunes gens n'ont pu «briser», malgré «tous» les efforts déployés en ce sens. Mais alors que personne ne s'y attendait, une balle en caoutchouc, tirée depuis le groupement de la gendarmerie, a atteint à l'abdomen un jeune homme. Ce qui a «refroidi» un peu l'ardeur des protestataires, même si une poignée de jeunes cherchait toujours à en découdre... en vain, semble-t-il. Par ailleurs, une rumeur a circulé dans Tizi Ouzou et a fait, en un rien de temps, le tour de la Kabylie. L'on prétend ainsi que plusieurs brigades de gendarmerie seraient délocalisées en Kabylie. Apparemment, des déductions ont été faites après la visite en Kabylie de M.Ali Tounsi, le DGSN qui a inauguré de nouveaux sièges de Sûreté urbaine, notamment à Béni Douala, la ville où tout avait commencé, avec la mort du jeune Guermah Massinissa. Ce seraient donc ce nouveau déploiement de la police et une lecture du discours du chef de l'Etat qui évoquait l'éventuel examen du cas des brigades de gendarmerie, notamment là où il y a eu mort d'hommes. Contactés, les responsables de la gendarmerie, notamment le chef du groupement de Béjaïa, affirment que «jusqu'à l'heure où nous discutons, aucun ordre n'est parvenu en ce sens!» Le responsable du groupement de Tizi Ouzou n'a pu être contacté. La rumeur amplifiée par le public persiste et signe: on fait cas de «la signature d'une passation de consignes» entre la police et la gendarmerie, ou encore d'un départ d'une brigade qu'on n'arrive jamais à bien localiser. On dit que certaines structures de la gendarmerie se voient même « assignées » d'autres endroits... Bref, les «on dit» enflent tellement que l'on a du mal à les suivre. Ce qui, en revanche, est certain, c'est que les jeunes gens ont, à plusieurs reprises, essayé de faire sortir dans la rue les groupes d'intervention rapide de la gendarmerie de la cour de leur caserne. Ayant certainement reçu des ordres, les gendarmes casqués et boucliers en main se sont gardés d'alimenter la colère des jeunes. Au moment où nous mettons sous presse, Tizi Ouzou continue à «respecter» la trêve, quoique difficilement au vu de ces groupes d'adolescents qui font des pieds et des mains pour «faire sortir les troupes et commencer leur jeu préféré: l'échange de projectiles». Pour leur part, les commerçants, avoisinant le «théâtre des opérations», ont préféré baisser rideau. Une précaution est toujours bonne.