Le ministre du Commerce propose la mise en place d'un fonds de soutien des prix dans les situations de crise. «Le ministre suisse des Hydrocarbures n'est pas responsable de l'augmentation du prix du baril de pétrole dans la Bourse de Londres. Comme je ne suis pas responsable de la flambée du prix de la pomme de terre ni de ceux du lait ou du sucre dans la Bourse de Paris», a déclaré, hier, M.El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, dans son intervention à l'occasion du séminaire organisé par le Mouvement de la société pour la paix (MSP), ayant pour thème «Les défis du front social». A l'occasion de la réu nion tenue à l'Hôtel Essafir à Alger, ce militant du MSP a tronqué sa casquette partisane pendant quarante minutes pour répondre à ce qu'il a qualifié de «spéculation» fomentée par la presse. «La presse évoque une flambée des prix. Le gouvernement, selon certains titres, panique et ne sait plus comment gérer la crise», affirme-t-il. Cette lecture, selon lui, est infondée. Premièrement, soutient-il, on ne peut pas parler de «folie des prix». «Nous avons vécu une situation similaire, l'année dernière. Et le gouvernement a su faire face à ce problème.» Cette fois-ci aussi, «le gouvernement n'a pas failli à ses missions», citant dans ce contexte, les décisions prises pour soutenir les prix du lait et de la pomme de terre. «Où est donc cette crise?» s'interroge El Hachemi Djaâboub, qui rappelle à l'intention des partis politiques, qui ont fustigé le gouvernement, que «l'Exécutif a mis en oeuvre un programme qu'ils ont débattu et voté au niveau du Parlement». Une manière de dire que «s'il y avait défaillance, la responsabilité est partagée». Le rappel est adressé, notons-le, en premier lieu, à l'allié au niveau du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, qui, il faut le rappeler, a adressé des critiques acerbes contre le gouvernement, depuis quelques jours, devant ses cadres. Hier, Djaâboub a défendu bec et ongles le chef de l'Exécutif, M.Abdelaziz Belkhadem. «L'augmentation enregistrée dans le prix de certains aliments est indépendante de la volonté du gouvernement. Le marché algérien dépend, malheureusement, pour certains aliments de base, comme la farine, le sucre, le café et certains légumes, du marché international qui, lui, est géré par les différentes bourses mondiales.» Autrement dit, la flambée des prix n'est pas synonyme d'«échec de la politique économique et sociale du gouvernement» qui fait tout pour pallier des crises dans l'approvisionnement du marché algérien. Il cite comme exemple la consécration de plus d'un milliard de dollars pour l'importation de la poudre de lait. Enfin, Djaâboub propose la création des offices spécialisés dans l'importation de certains produits de consommation et des légumes ainsi que la mise en place d'un fonds de soutien des prix dans les situations de crise.