Le comité gouvernemental chargé du suivi de ce dossier s'est réuni samedi. Le processus d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est en passe de connaître son épilogue. Le gouvernement accélère les choses dans ce sens en prenant les mesures qu'il faut. L'adhésion est prévue, selon le ministre du Commerce, avant la fin de l'année 2007. Le comité gouvernemental chargé du suivi de ce dossier s'est d'ailleurs réuni samedi. Le but étant d'évaluer la situation et de se préparer pour le 10e round des négociations. Il était question également d'étudier la dernière offre des tarifs douaniers. Une fois avalisées, les propositions de cette offre seront transmises à l'OMC, afin de permettre à notre pays de sceller ses négociations au moins avec les six grands membres de cette organisation. Déjà, les Etats-Unis affichent leur soutien à cette accession. La question a été abordée lors de la visite d'une délégation américaine à Alger le 9 septembre dernier. Notons aussi que de nouvelle mesures législatives ont été introduites dans la loi de finances complémentaire 2007 pour mettre en conformité certaines taxes intérieures avec les principes et les règles de l'OMC. Il s'agit, notamment de la révision à la baisse de certains taux de la taxe intérieure de consommation pour ramener ceux supérieurs à 40% à un taux de 30%, et la révision des opérations éligibles au soutien à l'exportation par le Fonds spécial pour la promotion des exportations. L'Algérie, faut-il le rappeler, figure parmi les quatre derniers pays à accéder à cette organisation. Les raisons de ce retard sont liées, selon l'expert Abdelmalek Serrai, à une mauvaise préparation. «L'ouverture du marché au commerce extérieur a été faite si rapidement que nos entreprises n'ont même pas eu le temps de se préparer», argumente-t-il avant de poursuivre: «Avec la situation actuelle, l'adhésion à l'OMC est politique. Sur le plan économique, la signature ne fera que confirmer cette ouverture sur le plan international». Pour cet économiste, le problème ne réside pas dans l'adhésion, mais plutôt dans le développement de la production nationale. Celle-ci n'enregistre que 1% de croissance annuellement. Il faut également, soutient-il, «importer utilement et économiquement». «La facture d'importation dépasse 22 milliards de dollars sans pour autant régler nos problèmes de production nationale», a-t-il dit. M.Serrai estime qu'il ne faut pas se presser d'adhérer. Pour lui, il est nécessaire de commencer d'abord par l'installation des systèmes de contrôle des produits. Certains spécialistes soulignent aussi l'absence d'une stratégie cohérente avec la mondialisation et l'absence d'une économie diversifiée en dehors des hydrocarbures. D'autres relèvent un «cafouillage» des institutions de l'Etat dans la prise de certaines décisions à l'exemple de l'importation des véhicules de moins de trois ans.