Le directeur de l'Institut des langues n'est autre que l'Algérien Abdelghani Bassata, diplômé de la faculté de droit de la Sorbonne... L'Institut des langues à Paris vient d'éditer récemment le premier numéro d'une revue arabe intitulée Lissan El Hor (la langue libre), dont le rédacteur en chef est Badi Waled Abnou, un homme de lettres et politique mauritanien. Il s'agit d'une revue culturelle d'information rassemblant de précieux articles notamment sur Saddam Hussein, rédigés par la plume du rédacteur en chef. Celui-ci évoque les attentats du 11 septembre 2001 et se demande si la tempête que les Occidentaux ont récoltée n'est pas le fruit des «épines» qu'ils ont plantées ou bien cela est dû au sous-développement du monde islamique. de plus il souligne que le terrorisme est un phénomène dont les racines sont bien assemblées et bien agencées. On y découvre, en plus d'autres sujets signés par des pointures comme Mohamed Abed El Djabiri, Hassan Hanafi, Bourhan Ghalioun et Faycel El Kassem, une étude autour du conflit civilisationnel et le concept islamique signé par le directeur, Abdelaziz Benatman El Touijeri, le directeur général de l'Organisation islamique à l'éducation et à la culture, Alesco. Nous y découvrons également une entrevue avec le docteur Houssein Raïs, directeur du cercle culturel de la Grande Mosquée de Paris. Dans le coin «parution», Abdelkader Benarab a écrit sur l'oeuvre du défunt écrivain français Anatole France, La vie en fleur. Lissan El-Hor Elarabi a consacré, en outre, plusieurs pages de son numéro à un dossier relatif au doyen des linguistes arabes, Ibrahim Essamaraï, décédé en 2001. Ce dernier considérait la langue arabe moderne comme une nouvelle langue de par sa structure et son lexique, ainsi que ses mots scientifiques entrés en vigueur au début du XXe siècle. L'écrivain libanais Faycel Djelloul aborde, quant à lui, le danger auquel fait face la langue arabe dans le siècle en cours, à tel point que des spécialises nous mettent en garde. Dans la rubrique Avis, deux témoignages contradictoires autour de la mondialisation. Dans le coin Art, une interview avec le calligraphe de Baghdad, Abdelghani El-Ani et des textes relatifs à la poésie bédouine arabe. Lissan El-Hor a axé son numéro sur une étude qui traite de la relation de l'Islam avec l'Occident et de la notion d'islamophobie dans le monde. La revue comme vous l'aurez compris traite de la langue arabe sous toutes ses coutures et facettes, tout en la plaçant dans le contexte sociologique et politique qui régit le monde. Dans ce numéro, un chaud débat entre le penseur laïc tunisien Afif Akhdar et cheikh Youcef Alqaradaoui autour de la laïcité, «Solution ou problème?» Si le premier distingue trois sociétés dans le monde, à savoir une laïque, une religieuse et une de transition, le second réfute catégoriquement la notion de laïcité comme seule issue arguant qu'elle pourrait l'être pour les Européens et non pour les musulmans. Enfin, le grand penseur et islamologue Mohamed Amara fera remarquer que le monde arabe se caractérise par sa faculté à imiter et d'autant moins à créer.