Cette visite intervient dans une conjoncture sécuritaire particulière, caractérisée par la menace terroriste qui continue de peser sur la France. Le président français, Nicolas Sarkozy, a partagé, avant-hier à la Grande-Mosquée de Paris, le f'tour avec les membres du Conseil français du culte musulman (Cfcm). Dans son discours prononcé devant les membres de ladite institution, le chef de l'Etat français est longuement revenu sur les principes fondateurs de l'Islam, entre autres la tolérance et le pardon. Partant de ce point, Nicolas Sarkozy réfute catégoriquement l'idée selon laquelle l'Islam serait la source de tous les maux qui frappent le monde aujourd'hui, comme le laissent entendre les islamophobes et autres extrémistes de tous bords. Le président de la République française a, par là même, lancé un message à ceux qui versent dans la violence au nom de l'Islam. «Ceux qui veulent la violence au nom de l'Islam, la détestation de l'autre au nom de l'Islam, n'ont rien à faire sur le sol de la République française», a-t-il insisté. Ceux qui n'affichent pas un message «de paix et d'amour de l'autre», a-t-il précisé, «seront expulsés du territoire français». Premier président français à partager le repas de rupture de jeûne avec les musulmans, Nicolas Sarkozy a déjà fait de même l'année dernière, alors qu'il était ministre de l'Intérieur. Si les observateurs de la scène politique française avaient alors estimé que cette visite s'inscrivait aussi bien dans le cadre de la réconciliation avec le Conseil français du culte musulman, pour «clore une longue fâcherie», que pour des velléités électorales, la présente «visite» s'inscrit dans une tout autre perspective. Elle intervient, en effet, dans une conjoncture sécuritaire particulière, caractérisée par la menace terroriste qui continue de peser sur la France, notamment après celle proférée par le numéro 2 de la nébuleuse islamiste Al Qaîda, Ayman Al-Zawahiri. Dans une vidéo mise en ligne la semaine dernière, le bras droit de Oussama Ben Laden, avait appelé les «djihadistes» à «débarrasser le Maghreb des fils de Français et d'Espagnols». Ces menaces n'ont, par ailleurs, pas laissé insensibles les autorités françaises, qui ont affiché une certaine panique dès la diffusion du communiqué de Al-Zawahiri. Le président français ne compte, à cet effet, pas aller de main morte pour réprimer et pour ainsi dire pourchasser les réseaux terroristes qui menacent son pays, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les premiers visés par son discours devant les membres du Cfcm sont les extrémistes «qui tuent au nom de l'Islam et qui voudraient nous précipiter dans une guerre de religion à l'échelle mondiale». De par ces déclarations, les observateurs estiment que Sarkozy passe à l'offensive. Tout porte à croire que les jours à venir ne seront que très durs pour les islamistes en France. A l'encontre de ceux-ci, le président français compte agir avec fermeté: «Ceux qui n'affichent pas un message de paix et d'amour de l'autre», a-t-il précisé, «seront expulsés du territoire français», et qu'il n'y aurait «aucune faiblesse à leur égard». Un autre message, jugé «courtisan» celui-ci est lancé par Sarkozy à la communauté musulmane présente en France. «L'Islam de France avance», a-t-il lancé. «Je serai à vos côtés pour défendre vos droits. Je vous demande d'être à mes côtés pour exercer vos devoirs», a ajouté le chef de l'Etat français. Et ce n'est pas par un pur hasard s'il était accompagné par la secrétaire d'Etat à la Ville, Fadéla Amara.